Gourcuff : cette crise est une leçon pour tout le monde

Confiné dans le Morbihan, l'entraîneur de Nantes Christian Gourcuff vit la période avec philosophie. Il aborde la crise du coronavirus comme "une leçon" pour tous, qui doit aussi inviter le football à revoir ses calendriers, et commencer la saison prochaine en février, en vue du Mondial au Quatar."

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Entre jardinage et visionnage de matches, l'entraîneur de Nantes Christian Gourcuff vit le confinement avec philosophie, abordant la crise du coronavirus comme "une leçon" qui doit inviter le football à "revoir ses calendriers".

Avec une proposition: "Commencer au mois de février la saison prochaine, ce serait le bon moment pour le faire, dans la perspective du Mondial-2022 prévu en novembre-décembre au Qatar."
    

Profiter du confinement pour se régénérer 

    
Joint par téléphone dans sa propriété du Morbihan, Gourcuff a bien conscience d'être un privilégié: "Je jardine beaucoup, je peux bouger un petit peu..."
    

"J'essaie aussi de mettre de l'ordre dans mon travail", raconte l'entraîneur. "En général, on est toujours la tête dans le guidon, on manque de recul. Là, je regarde ce qui se fait à droite et à gauche. J'ai un peu d'expérience mais justement, je regarde ce que j'ai fait au cours de ces années pour me régénérer sur le plan de l'entraînement, sur le plan du foot en général".
    
Il discute régulièrement avec la cellule recrutement et prend pour une fois le temps de regarder lui-même les vidéos des recrues potentielles.
    
Il reste surtout en contact quotidien avec le staff médical, qui s'enquiert tous les jours des nouvelles de chaque joueur, et il appelle lui-même les joueurs "pour prendre des nouvelles, maintenir le contact", avec l'objectif de parler une fois par semaine à chacun.
 
Pour l'instant, il n'est pas encore question de chômage partiel à Nantes. Le club s'est organisé sur une hypothèse de six semaines de confinement et le préparateur physique, Cyril Moine, a préparé pour chacun un programme d'entretien suivi à distance grâce à des montres connectées.

Même si tous ne disposent pas de l'espace et du matériel nécessaires, c'est avant tout "le décrochage mental" que l'entraîneur breton redoute. "Six semaines dans ces conditions, ça laisse des traces".
    

On retrouve les vraies valeurs de la vie, c'est une leçon 


Malgré tout, ces traces ne seront pas que négatives: "Les footballeurs sont un peu dans une bulle, la compétition, les conditions privilégiées à tous points de vue, la médiatisation... Là, et c'est pour tout le monde, on retrouve les vraies valeurs de la vie, les choses beaucoup plus profondes. La situation est dramatique mais c'est quand même une leçon aussi". 
    
Quant aux débats sur la suite du championnat, "c'est vraiment secondaire par rapport aux interrogations sanitaires", tranche le coach. "Je n'ai pas d'idée préconçue."

"Il y a des aspects économiques que je ne maîtrise pas et qui ne m'intéressent pas. Après, je ne vois pas comment on pourrait ne pas terminer la saison". A la suspension, Nantes pointait à la 13e place de Ligue 1."
    
C'est surtout la saison prochaine qui intéresse l'entraîneur de 64 ans, qui a plusieurs fois assuré que Nantes serait sa dernière mission: "Il y a des situations économiques qui seront différentes pour certains clubs, ça va modifier complètement les données, et pas que pour le foot. On va revoir tous les critères de l'économie capitaliste actuelle. C'est l'occasion de remettre tout à plat".

    
Revoir les calendriers, commencer la saison prochaine en février

    
Alors que son économie "vit sur l'inflation" et pour nombre de clubs la spéculation, le foot s'était selon lui lancé dans "une surenchère de compétitions pour gagner toujours plus. Mais la crise actuelle remet un peu les choses en ordre. Il va falloir revoir les calendriers. Cela sera inévitable compte tenu des délais de la saison prochaine".
    
Et tant qu'à tout chambouler, Christian Gourcuff plaide pour "décaler la saison pour commencer au mois de février. Ce serait le bon moment pour le faire. On aurait le temps pour terminer cette saison et se préparer".

    
Le foot est un sport d'été


Même si cela réclamerait "une modification assez profonde des mentalités" à travers toute l'Europe, cela permettrait d'aligner le calendrier européen à celui du continent américain, en vue du Mondial-2022.
    
"Je pense que le foot est un sport d'été. En hiver, on joue dans des conditions épouvantables, y compris pour les spectateurs
. C'est une tradition qu'on a conservée pendant longtemps alors que les conditions sont idéales en été, surtout maintenant qu'on joue en nocturne", plaide le coach. 
    
Et si l'idée de la longue trêve estivale était au départ d'éviter les stades vides pendant les vacances, l'argument ne tient plus depuis que la plupart des championnats reprennent en plein mois d'août et que les congés ont de plus en plus tendance à s'échelonner sur toute l'année, insiste-t-il.
   
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information