Grand froid : la dépendance énergétique de la Bretagne mise à l'épreuve

Avec la vague de froid qui arrive, la consommation électrique doit atteindre un pic jeudi 19 janvier, selon les prévisions de RTE le gestionnaire du réseau électrique. Même si la Bretagne ne grelottera pas autant que le reste de l'Hexagone, le réseau breton sera une nouvelle fois mis à l'épreuve.

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Avec des températures annoncées 6° à 8° en dessous des normales saisonnières, EDF mobilise toutes ses ressources pour alimenter au mieux le réseau électrique et essayer de répondre à la demande en forte hausse lors de ces pics de froid. Les Français ont massivement recours au chauffage électrique. Lors d'une vague de froid, le chauffage "peut représenter jusqu'à 40% de la consommation électrique en début de soirée", selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'Energie (ADEME).

Ce mercredi matin, la ministre de l'Energie Ségolène Royal a assuré, à l'issue d'une réunion à l'Elysée sur la mise en œuvre du plan "grand froid", présidée par François Hollande, qu'il n'y aurait pas de coupures d'électricité, malgré la vague de grand froid et l'indisponibilité de six réacteurs nucléaires. Une des raisons est qu'avec la présence d'un temps ensoleillé, l'énergie solaire va produire à plein régime. 

VIDEO. Vague de froid : "Il n'y aura pas de coupure d'électricité", assure Royal
La Bretagne devrait, selon météo France, être moins touchée par la vague de froid. Des températures négatives jusqu'à -6° voire -7° sur l'est de la région sont annoncées pour vendredi matin. Avec cette chute importante des températures en fin de semaine, le réseau électrique va être très sollicité.

Une Bretagne dépendante énergétiquement

La Bretagne ne produit qu'un peu plus de 10% de l'électricité qu'elle consomme. Un état de fait qui s'explique par "l'absence de centrale nucléaire en Bretagne avec le refus de la centrale de Plogoff dans les années 80 et par le peu de capacité hydraulique de la région" précise Gilles Petitjean, le directeur de l'ADEME Bretagne. Une grosse partie de cette énergie provient des énergies renouvelables dont celles produites par le barrage de la Rance, les éoliennes, les panneaux photovoltaïques et d'autres sources comme la méthanisation mais dans des proportions beaucoup plus faibles.

La Bretagne dépend donc de l'électricité en provenance des autres régions de France et d'Europe. L'énergie est acheminée sur de longues distances depuis les centrales situées principalement dans la vallée de la Loire. La problématique du manque potentiel d'énergie n'est donc pas spécifiquement régionale mais revêt un caractère national.

Une situation sous tension

En hiver et lors des pics de froid, le réseau sollicité de toutes parts, atteint ses limites pour l'acheminement de l’énergie vers les consommateurs. RTE (Réseau de transport d'électricité) se doit de diriger au mieux les flux d'électricité selon les appels de puissance. Une situation sous tension, qui peut se traduire par des risques de coupure d’électricité surtout si un incident vient à se produire sur le réseau. En Bretagne lorsque la demande augmente de manière conséquente, RTE peut démarrer des centrales thermique au fioul ou au gaz située à Dirinon, Brennilis, Cordemais ou Montoir. 

Dans le Finistère, les turbines à combustion au fioul de Dirinon et Brennilis sont très rapidement déclenchables en cas de pic de consommation. Elles ne sont utilisées que quelques dizaines d'heures par an. Celle de Brennilis a été activée ce mercredi.

Près de Nantes, au centre de dispatching de RTE, les équipes sont en alerte afin de réguler le trafic électrique sur l'ouest de la France. Il faut constamment veiller à l'équilibre entre la production et la consommation. 1 degré en moins en Bretagne c'est 150 mégawatt consommés en plus, l'équivalent de la consommation électrique de Brest.

Pour éviter d'aller à la rupture, le Pacte électrique breton, mis en place par la Région, l'Etat, RTE et l'ADEME et signé en 2010 a pour objectif de sécuriser l'alimentation électrique, de développer les énergies renouvelables et de maîtriser la demande en électricité.

Pour faire face à ses pointes de consommation, la démarche Écowatt Bretagne sollicite par mail les quelque 60 000 foyers de particuliers abonnés aux alertes afin qu'ils consomment moins lors de tranches horaires (7h-9h et 18h-20h) de pics de consommation. Les "EcoW'acteurs" s'engagent alors à réaliser des actions pour réduire leur consommation d'énergie.



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