"On n'a pas assez de tests", comment s'organisent les centres Covid-19

De nombreux centres de consultation et de dépistage du Covid-19 ont ouvert dans la région. Après un mois de confinement, ils enregistrent une baisse du nombre des patients et s'interrogent maintenant sur la suite de leur action, notamment pour les tests. 

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"Nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes". C'est l'une des annonces faites par le Président de la République dans sa dernière allocution. Le 11 mai est encore un horizon lointain, mais pour l'heure, sur le terrain, il n'est pas possible d'avoir recours à un dépistage massif.


Une démarche raisonnée


"On peut pas tester tout le monde parce que matériellement on n'a pas assez de tests. On est obligé d'avoir une démarche raisonnée, intelligente et adaptée". Au centre Covid-19 de Lannion dans les Côtes d'Armor, Claude Thibaut est sur le pont depuis le 17 mars. 

À 67 ans, ce médecin retraité mais toujours actif, à l'hôpital de Lannion assure les permanences pour le Covid. Son premier constat est plutôt encourageant, avec une baisse des consultations et des demandes de prélèvements, enregistrée depuis le milieu de la semaine dernière.

"Ah non ne venez pas dans mon bureau, faites-vous prélever", un médecin généraliste à sa patiente atteinte de bronchite chronique

Pour autant, le calme est loin d'être revenu. "Il y a toujours une grosse inquiétude, c'est la panique totale, et même tout à l'heure j'ai eu une patiente, son médecin ne voulait pas la recevoir tant qu'elle n'avait pas eu un prélèvement. C'est une patiente qui a une bronchite chronique, elle se mettait à tousser, il lui a dit 'Ah non ne venez pas dans mon bureau, faites vous prelever' donc même les médecins ne veulent pas examiner des patients. Je l'ai prise en urgence, pour qu'on la prélève, et qu'on ait les résultats et qu'elle se fasse soigner décemment".


380 dépistages effectués


Depuis l'ouverture du centre, il a fallu gérer le stock d'écouvillons, avec l'aide d'un laboratoire de Brest. 380 dépistages ont été réalisés.

"Il faut bien qu'on sélectionne", explique Claude. "Le danger ce sont des gens qui sont affaiblis, qui ont vraiment une pathologie, et là on leur fait des scanners thoraciques plutôt que des prélèvements, parce que nous les prélèvements on les envoie sur Rennes ou Brest et on n'a le résultat que 36 à 48 heures après, donc vous voyez, une personne un peu âgée, ses  poumons peuvent être détruits en moins de temps que ça. On sait que si le scanner thoracique est normal, y'a pas de Covid, ça on est sûrs. Alors on essaie de faire des protocoles, on peut pas non plus faire des scanners à tout le monde, ni des prélèvements nasaux à tout le monde".
 

Des centres en attente d'autorisation


Contrairement à celui de Lannion, tous les centres Covid-19 n'effectuent pas de dépistages. Mais leur rôle est essentiel dans l'orientation et la prise en charge des personnes atteintes par le virus.

Au centre Covid-19 de l'Arena de Brest, dans le Finistère, la moyenne des consultations depuis l'ouverture est de 14 personnes par jour, avec là aussi une forte baisse depuis le week-end dernier.

"On se pose maintenant la question de la pérennisation du centre, comme il y a quand même beaucoup moins de consultations. Et on se donne jusqu'à la fin de la semaine pour voir si on continue, ou alors si on devient centre préleveur," explique Michel Kergastel, médecin coordonnateur du centre. "Ce serait quand même beaucoup plus simple qu'on prélève nous même les gens, puisqu'ils sont sur place,  afin de leur éviter de se déplacer encore vers le CHU ou vers l'hôpital Keraudren. On attend une réponse de notre tutelle, l'Agence Régionale de Santé dans les prochains jours".

On n'a pas vu de Covid dans nos cabinets depuis trois semaines. Docteur Frédéric Mas, médecin généraliste

Au centre Covid-19 de Combourg, en Ille-et-Vilaine, même constat.

75 patients examinés pendant les deux premières semaines d'ouverture, et seulement 20 la semaine dernière.
Pour le Docteur Frédéric Mas, médecin généraliste et président de la Communauté Professionnelle du Territoire de santé de Combourg, Dol et Tinténiac, "cela a permis de sécuriser les autres consultations dans les cabinets médicaux du secteur, c'était un point très important. Et ça marche ! On n'a pas vu de Covid dans nos cabinets depuis trois semaines, depuis qu'on a mis en place le centre".

Malgré des capacités en matière de sérologie, le centre n'a en revanche effectué aucun test de dépistage. "Il nous manque une autorisation administrative pour pouvoir le faire. Aujourd'hui, si on a besoin d'un test, on est obligés d'envoyer nos patients à l'hôpital, donc c'est un peu contre-productif. Je suis en train de sensibiliser à cette question les responsables de l'Assurance Maladie pour obtenir l'homologation". 

 

2000 tests par jour en Bretagne


D'ici le 11 mai, il est clair que les capacités de tests vont évoluer. Au micro de nos confrères de France Bleu Armorique et France Bleu Breiz Izel, Stéphane Mulliez, le directeur de l'Agence Régionale de Santé, a d'ailleurs indiqué que la Bretagne avait désormais "une capacité de 2000 tests par jour". 

Mais en la matière, il apparaît tout aussi clairement que des règles seront à imposer. "Les symptômes, les gens ils vont s'en inventer", prévient Claude Thibaut. "Moi j'ai vu des patients, ils me disaient qu'ils avaient de la fièvre, qu'ils frissonnaient, et en fin de compte ils avaient rien, 'ah non mais c'était pas parce que je me sentais mal, bizarre, j'ai une douleur', bref les symptômes ils ne sont pas tous objectifs mais très subjectifs. Après je comprends qu'il faille rassurer la population. et les tests ça rassure la population, c'est certain".

 
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