Nadine Hourmant et Nicolas éborgne sont connus pour leur franc-parler. Ils étaient préssentis pour participer à l'émission « Dialogue Citoyen » sur France 2, face à François Hollande. Finalement « déprogrammés », ils dénoncent une manœuvre de l’Elysée, ce que dément la chaîne.
Nadine Hourmant, déléguée Force Ouvrière du volailler Doux, qui devait intervenir dans l'émission "Dialogue Citoyen", s'est émue ce lundi dans Le Parisien, Ouest-France ou encore le Télegramme d'avoir été déprogrammée en raison de "pressions de l'Elysée".
"J'ai reçu un premier coup de fil en février puis on est venu me filmer le 31 mars en Bretagne lors d'une manifestation contre la loi El Khomri et depuis j'ai eu avec eux plusieurs entretiens téléphoniques » affirme-t-elle dans les colonnes du Télégramme.
La syndicaliste en est convaincue que cela vient « de l'Élysée, du Président qui ne veut pas affronter les vrais problèmes ».
L’éleveur costarmoricain Nicolas Leborgne a lui aussi été déprogrammé de cette émission, qui sera diffusée ce mercredi à partir de 20h15 sur France 2.
« Je suis dégoûté. Et en colère. J’étais fier de pouvoir parler de mon métier, de mon quotidien à François Hollande mais aussi aux millions de Français qui regardent l’émission » a-t-il confié au Télégramme.
Une décision de la chaîne
Contacté par l'AFP, France Télévisions admet que ces deux participants ont été écartés, mais assure n'avoir "jamais eu de pression de l'Elysée" et que "c'est une décision de la chaîne"."On a décidé de réduire le panel de participants de six à quatre pour laisser le temps aux journalistes d'approfondir les sujets" et parce que le nombre de thématiques abordées a aussi été réduit (de quatre à trois: travail, terrorisme, crise démocratique), a indiqué une porte-parole.
"Le panel a été sélectionné pour son implication, pour sa capacité à représenter la société civile et les préoccupations des citoyens". Les déprogrammations "ne sont pas liées au fait que leur profil pose problème", a-t-elle poursuivi.
Interrogé par l'AFP, l'Elysée a également démenti toute intervention dans l'organisation de l'émission: "C'est totalement faux, France 2 a déterminé le casting des citoyens qui allaient dialoguer avec le Président et des journalistes choisis pour l'interroger".
France Télévisions dit avoir fourni, "pour des raisons de sécurité", les "grands équilibres" de l'émission mais pas davantage. "On est au courant des grandes articulations de l'émission, et notamment la part réservée aux journalistes. Elles faisaient partie de la proposition de France 2, mais on ignore son détail", a indiqué l'Elysée.