L'avocate de Monique G., la mère de Jerome G. qui a avoué avoir tué son épouse Magali Blandin à coups de batte de baseball, a fait appel de son placement en détention. Elle va également demander une annulation de sa mise en examen. Monique G. et son mari avaient été mis en examen samedi 20 mars.
Ce mercredi 24 mars, Me Gwendoline Ténier, avocate de Monique G., a fait savoir qu'elle faisait appel du placement en détention de sa cliente. Cette dernière va également demander une annulation de sa mise en examen.
Monique G., 72 ans, exploitante agricole à la retraite, a été mise en examen samedi pour "complicité de tentative de meurtre par conjoint" pour un premier projet criminel echafaudé fin 2020 visant à éliminer Magali Blandin, ainsi que pour "complicité de meurtre par conjoint". Elle a été placée en détention, de même que son mari Jean G., 75 ans, mis en examen des mêmes chefs. Le couple n'a pas de casier judiciaire.
"Il n'y a pas d'indices graves et concordants justifiant une mise en examen", a affirmé à l'AFP Me Gwendoline Ténier, qui réfute l'existence d'un complot familial. Selon l'avocate, rien n'indique que les parents avaient connaissance de l'utilisation de la somme de 20.000 euros fournie à leur fils.
Rien dans le dossier n'étaye qu'ils aient été complices d'un meurtre
Selon les éléments de l'enquête, un "complot criminel" visant à éliminer Mme Blandin s'est amorcé dès novembre 2020 entre le mari et ses relations géorgiennes, à qui il a versé 20.000 euros pour exécuter son épouse. De leur côté, les Géorgiens contestent tout lien entre cette somme et la disparition de Mme Blandin."Jérôme G. n'avait pas de travail, était en instance de divorce. Financièrement les choses étaient un peu compliquées, et il y avait la nécessité de régler des frais d'avocat. Il s'agit d'une aide classique de parents à enfant", a déclaré Me Ténier à propos de ces 20.000 euros.
Concernant la connaissance, par la mère, du projet criminel de son fils, "juridiquement, l'immunité parentale fait qu'on ne pourrait pas venir lui reprocher une non-dénonciation de crime, sous réserve que l'enquête étaye le fait que les parents avaient connaissance de l'exécution de ce projet", assure Me Ténier.
Elle conteste également la qualification de "complicité de meurtre". "Le concept même de meurtre c'est l'instantanéité, le coup de sang", commente Me Ténier. "Cela laisse penser que les parents étaient partie prenante dans l'acte de donner la mort, en tenant la batte de baseball par exemple. Or rien dans le dossier n'étaye qu'ils aient été complices d'un meurtre", poursuit l'avocate.
"Ma cliente est quelqu'un qui a trimé toute sa vie" et qui a "affronté avec son mari le suicide de leur autre fils il y a dix ans, dans un contexte de séparation", ajoute-t-elle.
L'avocat du père, Me Olivier Chauvel, s'est lui refusé pour l'heure à tout commentaire.