A la gare de Rennes, cinq ambulances de l'Association des Transports Sanitaires d'Urgence 35 ont participé ce mercredi 1er avril, à la prise en charge d'une partie des 36 malades du Covid-19 transférés d'Ile-de-France en Bretagne. Un rôle vital dans la chaîne sanitaire et pourtant....
Pour désengorger les hôpitaux d'Ile-de-France, un train de la SNCF a, pour la première fois depuis le début de l'épidémie, transporté vers plusieurs gares bretonnes des malades atteints du Covid-19. Un événement trés médiatisé auquel les transports ambulanciers ont pris une part active.
A Rennes, cinq ambulances de l'association des transports sanitaires d'urgence d'Ille-et-Vilaine ont participé à l'opération. Les véhicules ont été pris en charge sous escorte, au départ du Samu 35 du CHU de Pontchaillou.
On était en convoi puis on a été positionné à la gare . Les patients étaient endormis et techniqués, accompagnés des médecins. Nous étions sur les quais avec des brancards. Nous avons suivi les directives du Samu et du CHU. Il n'y a eu aucune difficulté. C'était impressionnant de constater l'organisation mise en place.
témoigne Vincent Tizon, gérant de sa propre société d'ambulance.
Sous les feux des projecteurs à cette occasion, le jeune chef d'entreprise et ses salariés travaillent le reste du temps dans l'ombre et dans des conditions particulières, depuis le début de l'épidémie.
Pour transporter les malades Covid-19 : une machine bien rôdée
On pourrait penser aux risques sanitaires liés au transport des patients entre leur domicile et les centres de prise en charge. Bien-sûr il y a des précautions à prendre, mais la machine est bien rôdée.
Depuis le début de l'épidémie, l'Association des Transports Sanitaires d'Urgence 35 travaille conjointement avec le Samu. Deux salariés sont en salle de régulation 7/7 jours pour organiser, à la demande des médecins, la disponibilité en temps réel des 150 ambulances et véhicules du département.
"Nous sommes sur le même nombre de déclenchements journaliers que d'habitude, mais nos interventions changent de pathologie. Pour les 2/3, nous devons intervenir sur des suspicions ou des cas avérés de coronavirus. Nous avons les protections adaptées. S'il le faut, nous travaillons en binôme. Nous faisons un premier bilan secouriste puis le Samu nous indique où doit être transporté le patient. Nos véhicules sont ensuite désinfectés" précise Vincent Tizon.
Un chiffre d'affaires en baisse de 70% à cause de l'épidémie
Recentrée sur cette crise sans précédent, la profession souffre. Depuis les mesures de confinement et la mise entre parenthèses des autres activités de soins et de prise en charge , les ambulanciers sont dans la tourmente.
"Au mois de Mars, nous accusons une chute de chiffre d'affaires de 70 % ! Notre coeur d'activité a disparu. Les transports vers les hopitaux pour des opérations classiques, pour des examens en clinique, pour des prises en charge en Ehpad ou pour des déplacements d'élèves handicapés en véhicule adapté, tout est suspendu !" constate le patron ambulancier. La prise en charge des malades du coronavirus, plus lourde et plus technique, ne compense pas ce bilan financier négatif.
Les ambulanciers doivent retrouver leur place dans l'urgence pré-hospitalière !
L'inquiétude se mèle à la colère car la profession manque de reconnaissance, ajoute encore Vincent Tizon : "Nous faisons partie de la chaîne de soins, nous devons y avoir notre place ! "
Alors que la réforme de l'urgence pré-hospitalière a été repoussée, il dit en attendre une réponse digne avec des moyens pour revaloriser le salaire des personnels ambulanciers.
Actuellement sous tutelle du ministère des Transports, la profession aimerait également intégrer le ministère de la Santé.