Rennes. 5,5 millions d'euros d' indemnisation au promoteur pour le projet Open Sky abandonné

Le projet Open Sky, grand centre commercial qui devait être construit à côté d’Ikéa à Pacé, à l’ouest de Rennes vient d’être abandonné. Rennes Métropole a en effet passé un accord avec le promoteur immobilier contre une indemnisation de 5,5 millions d'euros.

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Open Sky devait ouvrir à Pacé fin 2020. Il s’agissait d’implanter un centre commercial d’une quarantaine de boutiques, sur d’anciennes terres agricoles, 10 hectares appartenant à Rennes Métropole étaient concernés. Avec 1400 places de parking à la clé.

Le projet datait d'il y a 20 ans. Il faisait partie de l'opération Rive Ouest à Pacé et ne verra finalement pas le jour. 


Une indemnisation de 5,5 millions d'euros


Après de longues négociations, un accord a été trouvé ces derniers jours avec le promoteur. 5,5 millions d’euros vont être versés à la compagnie Phalsbourg, comprenant le remboursement de leurs frais engagés. Rennes Métropole prévoit aussi de leur rembourser les 10 hectares du terrain achetés, ce qui correspond à 4,5 millions d'euros. Ce jeudi soir, le conseil de Rennes Métropole devra valider cette indemnité.

Certains pourraient trouver cela cher payé. Sébastien Sémeril, vice-président de Rennes Métropole souligne pourtant que "les deniers publics s’en sortent bien, alors que la situation était mal embarquée." Selon lui, des experts avaient estimé cette indemnisation à 65,5 millions d’euros.

Avec ces négociations, il précise surtout avoir voulu éviter une procédure dans la durée, qui aurait figé les terrains pour 10 ans.

En 2019, Emmanuel Couet arguait qu’Open Sky ne correspondait plus aux enjeux environnementaux. Sébastien Sémeril abonde. "La période actuelle a permis une prise de conscience. Il faut désormais repenser ces dossiers en préservant les terres agricoles et en maintenant un équilibre économique entre la périphérie et les centres-villes." 


Un projet contesté


Open Sky ne faisait pas l'unanimité. Des contentieux sont vite apparus, portés par plusieurs associations. Les opposants dénonçaient un projet inutile et néfaste pour l’environnement. D’autres pointaient du doigt la mise en danger des commerces de proximité, au profit des grandes enseignes.

Des recours juridiques ont eu lieu, retardant les travaux. En 2018, le Conseil d’Etat avait pourtant fini par valider le projet. Le promoteur disposait alors de tous les droits.

Aujourd'hui, les associations se félicitent de cet abandon. Extinction Rebellion souligne : "On a réussi à résister à l'avancée marchande et consumériste, inutile et absurde, avec la construction de centres commerciaux en dehors des villes." 

Alternatiba, aussi engagé contre Open Sky regrette "la compensation financière énorme et le double discours de Rennes Métropole sur ce dossier." Eux militaient pour que les terres agricoles le restent, ou qu'une Assemblée citoyenne soit constituée, pour décider de leur sort. 

L’épisode Open Sky est révélateur de la méthode à la rennaise. La musique est toujours la même : d’abord, on proclame des ambitions, puis on prend des décisions mais on constate des oppositions alors on lance des consultations … puis on décide qu’on ne fait pas et à la fin le contribuable paiera

Carole Gandon

L'opposition ne manque pas elle aussi de s'interroger sur ces modalités d'abandon. Carole Gandon, de Révéler Rennes évoque un gaspillage de l'argent public. 


Déception pour Pacé 


Hervé Depouez, nouveau maire de Pacé se dit lui déçu de l’arrêt du projet et des nombreux revirements. Il rappelle que les enjeux économiques étaient importants. Mais maintenant, pour lui, "il faut sortir du dossier." 

Il aimerait que l’avenir des 10 hectares concernés s’inscrive dans la continuité de la ZAC voisine, la ZAC de la Touche.

Ce vendredi, des discussions doivent commencer entre Rennes Métropole et la ville de Pacé. 

 

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