Coronavirus : inquiétude de la filière ovine à l'approche de Pâques

L'agneau sera-t-il sur les tables pour les fêtes de Pâques. La filière ovine s'en inquiète alors que la grande distribution est pertubée dans la commercialisation des rayons boucherie, avec l'épidemie de coronavirus. En Bretagne, 250 éleveurs professionnels vivent de cette production. 

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"Il va falloir s'adapter à la situation, il y a des solutions à mettre en place pour vendre nos viandes d'agneaux pour Pâques, mais nous sommes inquiets, explique Alain Gouedard , conseiller en production ovine à  la Chambre d'agriculture de Bretagne.
"C
'est une période compliquée car on s'est préparé depuis un an en gérant la reproduction et l'engraissement des bêtes pour être au rendez-vous sur le marché !"

En Bretagne, 250 éleveurs avec près de 50 000 brebis allaitantes, dont une part des agneaux sont abattus pour Pâques, scrutent avec incertitude l'attitude à venir des consommateurs.

Notre région de production est sur ce chapitre moins importante que le Poitou-Charentes ou le Limousin , mais fait vivre des producteurs sur un marché très prisé à cette époque de  l'année.


Sans fêtes de famille à cause du confinement, la consommation est incertaine


Alors, le gigot d'agneau breton, plat traditionnel des repas de famille pour les fêtes de Pâques sera t-il sur les tables ? Tous l'espèrent pour une période de commercialisation de deux semaines, très courte, qu'il ne faut pas manquer. 

La situation était déjà particulière sur le calendrier des ventes d'avril 2020, car toutes les fêtes religieuses, catholiques, orthodoxes, juives sont au même carrefour, couplées avec le début du ramadan : moins de marge donc pour que les éleveurs écoulent leur viande.

Avec les mesures de confinement dûes à l'épidémie de Coronavirus, ces rassemblements familiaux seront fatalement réduits. Reste à
s'adapter. 
 


Un appel à la grande distribution et aux abattoirs


Si les boucheries de ville ne donnent pas pour le moment de signe d'alerte, certaines grandes surfaces ont en revanche supprimé leur rayon "viande traditionnelle". Certains opérateurs commerciaux ont déjà perdu des marchés chez des grossistes parisiens. Se pose alors la question de savoir comment obtenir un regain de consommation, dans ce contexte particulier.

Alain Gouedard en appel aux GMS et aux abattoirs pour qu'ils s'adaptent : "Il faut proposer d'autres formes d'unités de consommation. Plutôt que vendre des gigots d'agneaux entiers, pourquoi ne pas le proposer en tranches, ou en selles d'agneaux rôties, même s'il y a plus de travail de main d'oeuvre sur la découpe. Les morceaux moins volumineux seront plus adaptés à des repas sans grandes tablées familiales !"

 Pour interpeller les clients, une campagne nationale de l'interprofession ovine va être lancée du 2 au 12 avril prochain à la radio et sur les réseaux sociaux. Ce plan de mobilisation mettra en avant la tradition de l'agneau français et proposera des recettes de cuisine.
 
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