Crise du bénévolat. Ebranlées par la période Covid, les associations cherchent à reconstituer leurs équipes

C’est un des dégâts colatéraux du confinement. Avec la pandémie, les associations ont perdu plus de 15% de leurs bénévoles. Mais une nouvelle génération, touchée par le travail de associations pendant la pandémie, commence à s’investir. En Ille-et Vilaine, France Bénévolat veut rapprocher les bonnes volontés des associations.

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SI une diminution du bénévolat s’esquissait déjà depuis 2016, elle s’est accentuée ces deux dernières années avec la pandémie. 

En France, pendant la crise sanitaire, les associations ont perdu entre 15 et 20% % de leurs bénévoles. Avec à la clé, une pénurie de main d’oeuvre et un souci pour le renouvellement des dirigeants à la tête des structures.

Pour les anciens, la peur de la contamination et la fatigue

"Après le confinement, la peur de la contamination ne s’est pas estompée, explique René Mélou, le président de France Bénévolat 35. Beaucoup de bénévoles, des anciens notamment, ont stoppé leur engagement. D'ailleurs beaucoup hésitent encore à ressortir."

"Et puis au delà du risque sanitaire, ajoute-t-il, certaines personnes, qui depuis des années avaient beaucoup donné et commençaient à se lasser, ont aussi définitivement tourné la page. C’est le cas notamment de présidents ou de présidentes d’associations qui faute de relève et face aux sollicitations, finissaient chaque année par rempiler. Mais ce coup- ci, il et elles sont partis pour de bon."     

Le travail des associations pendant le Covid a aussi suscité de nouvelles vocations

Pourtant le tableau n’est pas si noir.

Si une génération qui avait beaucoup donné, a préféré rendre les clés, l’après-covid a vu aussi débarquer ceux qu’on appelle les "primo-bénévoles".

"Ce sont des gens qui jusqu’ici ne s’étaient jamais investi parce qu’ils ne connaissaient pas, ne côtoyaient le monde associatif, souligne René Mélou. Mais ils ont apprécié le travail des associations auprès des plus fragiles pendant la pandémie, et ils ont donc eu envie de les rejoindre".

30 000 bénévoles à trouver sur un département comme l’Ille-et-Vilaine

"En France, on estime en moyenne à 20% le nombre de personnes investies dans une association,  c’est très bien, note le président de France Bénévolat 35, mais c’est encore insuffisant."

"Sur le département d’Ille -et-Vilaine, on comptait en gros 220 000 bénévoles avant la pandémie. Environ 15% sont partis. Il en manque donc 30 000 aujourd'hui, en moyenne un ou deux par association"

"Et il n’y a pas besoin d’être bardé de diplômes pour s'investir, ajoute encore René Mélou. C’est vrai qu’en France, la majorité des bénévoles, 56%, ont fait des études supérieures. Bien sûr, il en faut, c’est un atout pour remplir certaines missions bien spécifiques. Mais ce n’est pas la majorité des cas, loin de là. Sinon, on nivelle par le haut, et c’est inquiétant."

"Il ne faut surtout pas de freins à l’engagement citoyen. Quand des gens nous disent, je n’ai aucune compétence, je ne pourrai pas donc pas vous aider, on leur répond... "vous avez une expérience que personne n'a sur la planète, c’est celle de votre vie. Vous savez des tas de choses, et ça suffit pour faire le bonheur d’une association."

Le site internet et le Forum annuel de France Bénévolat comme passerelle entre l’offre et la demande

Reste ensuite à mettre en relation l’offre et la demande. "Les associations ont besoin de monde, termine le président de France Bénévolat 35, mais elles ne l’expriment pas toujours. Et on a en face des personnes qui veulent s'engager".

"Alors à nous faire le lien. On a des permanences, un site internet, et notre Forum annuel de rentrée à Rennes le 29 septembre, avec plus de 100 associations et 1300 visiteurs attendus".

"On se met au service des uns et de autres. On a un vivier. Il faut en profiter Pour que chaque bénévole et chaque association puisse s'épanouir".

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