Désenvasement de la Rance : la déshydratation accélérée des sédiments serait-elle la solution ?

Les années passent et les sédiments s'entassent dans la Rance suite à la construction du barrage hydroélectrique. Dans le cadre du plan de gestion de ces sédiments, une nouvelle technique est testée durant onze jours en février : la déshydratation accélérée des sédiments de dragage. Détails sur cette solution jugée "insuffisante".

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C'est ce qu'on peut appeler un serpent de mer...  Depuis la construction du barrage de la Rance dans les années 1960, les sédiments s'accumulent en amont de ce fleuve côtier.

La faute notamment au débit de l'eau : les turbines de production électrique réduisent en effet très fortement l'effet "chasse d'eau" qui existait à chaque marée. Un dommage collatéral de taille dont les autorités françaises et européennes peinent à trouver des solutions.



Outre l'épandage des sédiments qui ne résout qu'en partie le problème, de nouveaux tests sont actuellement en cours, dans le cadre du plan de gestion des sédiments de la Rance. Durant ce mois de février, l'EPTB (établissement public territorial de bassin) Rance Frémur Baie de Beaussais expérimente l'accélération de la déshydratation de ces boues.

Après avoir pompé l'eau chargée de sédiments, algues et sables sont triées, puis le mélange déshydraté dans des containers installés non loin du fleuve côtier.

"Les sédiments bruts vont entrer dans ce containers, décrit Sami Lallahem, le PDG de la société IXSANE en charge de l'expérimentation. On va enlever les gros, quant aux sables fins, ils partent dans cet autre containers."

Un mélange noirâtre est obtenu. Il est composé d'eau salée et de particules fines de vase. Mélange où les matières en suspension sont d'abord agglomérées pour être séparées de l'eau puis déshydratées pour obtenir un pâte grise faible en humidité.

Un projet pour tenter de valoriser des centaines de milliers de m3 de déchets que constitue la vase accumulée dans la Rance.


Pour l'instant, seule l'agriculture permet de les utiliser comme engrais. L'expérimentation actuelle vise à diversifier les solutions. "Nous sommes associés à un projet européen [le projet Suricates] qui vise à tester des solutions de valorisation avec des sédiments de dragage" explique Valérie Foussard, coordinatrice Plan de gestion des sédiments de la Rance (EPTB). Là, seconde phase de ce projet européen est centré sur les sédiments de la rance, permet de tester différentes filières de valorisation."

Toujours loin des 250.000 m3 à extraire

Des solutions qui pourraient permettre à la commune de Plouër-sur-Rance de faire d'une pierre deux coups. Réduire ses frais de désenvasement (déjà près d'un million d'euros) et utiliser les sédiments valorisés pour construite des pistes cyclables ou du mobilier urbain... "Certes on va avoir un coût mais on va en diminuer un autre par ailleurs !" pondère Olivier Estienne, adjoint au maire de Ploüer-sur-Rance en charge des affaires maritimes et portuaires 

Des pistes que les associations écologistes jugent toujours insuffisantes. Le plan quinquennal prévoit en effet l'extraction de 50.000 m3 de vase tous les ans. Selon Rance Environnement, le compte n'y est pas. "A long terme on va se retrouver avec des moutons, comme au Mont Saint-Michel !" s'insurge Sophie Duquenne-Payne, vice-présidente de Rance Environnement.

Alors que l'Etat doit prélever 250.000 m3 de sédiments d'ici 2023, vingt fois moins de matière le sont en ce moment.

Des associations qui ont prévu de se battre sur le terrain juridique, pour que la Rance garde son aspect maritime.

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