Dans le dossier du désenvasement de la Rance, du nouveau du côté de l'Europe. L'électricité produite par l'usine marée-motrice pourrait être revendue au tarif des énergies renouvelables. EDF, concessionnaire jusqu'en 2043, pourrait alors financer, en grande partie, le désenvasement de l'Estuaire.

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Au tarif des énergies renouvelables (éolien et photovoltaïque), l'électricité de l'usine marée-motrice de la Rance pourrait selon les règles de l'Europe, se vendre un peu plus chère et ainsi financer le désenvasement de l'estuaire.


Cinquante ans d'envasement


L'estuaire s'envase parce que le débit de la Rance est réduit à un cubage très inférieur à celui que les marées naturelles généraient avant la construction de l'ouvrage hydroélectrique (Le débit maximal turbiné est de 6.600 m3/s). En conséquence, les sédiments naturels se déposent dans l'estuaire en amont du barrage faute de courant suffisant. Autrement dit les turbines de production électrique réduisent très fortement l'effet "chasse d'eau" qui existait à chaque marée et plus encore à chaque grande marée. 

Le débit de l'eau n'est pas le seul effet négatif du barrage. Les bancs de sables qui se trouvaient autrefois dans l'estuaire abritaient toute une faune. Les pêcheurs de Cancale s'y fournissaient en lançons pour appâter les maquereaux. On trouvait alors bien d'autres espèces de poissons dans ces méandres sableux et oxygénés propices à une biodiversité très large.
 

Une urgence écologique

Face aux différentes associations de communes, de riverains et d'usagers de la Rance EdF, l'État et les gournements successifs avec leurs ministères de l'écologie se sont toujours renvoyé la balle, accusant au passage l'Europe de les bloquer et laissant les riverains et les poissons sans solution.

La vase qui autrefois ne se déposait qu'en zones limitées, envahie aujourd'hui l'estuaire tout entier sur une épaisseur considérable. Cette gangue de vase étouffe toute formes de vie en plus de gêner considérablement la navigation. Jusqu’à Dinan.

Les riverains, plaisanciers et les élus des communes qui bordent ce magnifique estuaire, se sont constitués depuis longtemps en associations  contre l'envasement sans remettre en question cet ouvrage hydroélectrique qui produit chaque année l'équivalent de la consommation de l'agglomération de Rennes (225 000 ha).


À la recherche d'une solution pérenne


Les premières études avaient démontré qu'il fallait au minimum enlever 50.000 m3 de sédiments tous les ans. Mais les responsables peinent à en retirer 20 000 m3 car l'opération a un coût astronomique. C'est l’association Cœur Emeraude, composée de communes riveraines et des acteurs du fleuve, qui s’occupait du désenvasement depuis près de 20 ans. Mais la patate chaude est actuellement dans les mains de l’Établissement public foncier de bassin (EPTB) qui gère l’eau des pays de Rance.

En effet depuis longtemps les acteurs soulignent la nécessité de mettre en place un complément de rémunération du concessionnaire de l’Usine marémotrice pour participer au financement d’un plan de gestion pérenne de l'envasement. Jusqu’à la fin de la concession EdF (2043), le coût total du programme de gestion des sédiments est évalué à 55 millions d’euros. C'est pour obtenir la participation d'EdF sur le prix de l'électricité que l'on buttait jusqu'ici sur les règles européennes de la concurrence. La remise en question du tarif de vente de l'électricité impliquait un nouvel appel d'offres et pouvait déboucher sur le choix d'un opérateur privé pour exploiter l'usine marémotrice.

Est-ce l'effet de l'approche des élections européennes ? Toujours est-il que Hervé Berville, député (2ème cir.) des Côtes-d'Armor et porte-parole du groupe parlementaire LREM, Gilles Lurton député LR (2ème cir.) d'Ille-et-Vilaine, Alain Cadec président du conseil départemental des Côtes-d'Armor et député européen et Michel VASPART, Sénateur LR des Côtes-d’Armor, ont décidé d'agir ensemble et d'aller à la rencontre du commissaire européen Miguel Arias Canete en charge de l'énergie.

Leur objectif : convaincre le commissaire européen de la nécessité de mettre en place un tarif écologique de rachat de l’électricité de la Rance. Cependant, si l’autorisation de la Commission européenne est nécessaire, elle  ne doit pas conduire au lancement d’un nouvel appel d’offre qui serait de nature à remettre en cause le contrat de concession d'EdF

Il reste à convaincre la Commission de classer l’Usine marémotrice de la Rance, comme projet de démonstration seule exception dans les textes européens pour éviter l'appel d'offre. Le Commissaire en charge de l'énergie semble acquis au projet. Il faut encore convaincre la Commission.Un reportage de Catherine Bazille et Nathalie Rossignol / montage Didier Lefèbvre. Intervenants : Henri Thébault, président Commission Estuaire / Alain Cadec, député européen / Michel Vaspart, sénateur des Côtes d'Armor / Michel Dardy, riverain - association Rance-Environnement
 
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