Manifestation ce samedi aux abords du barrage de la Rance. Ils ont bravé le vent et la pluie à l'appel de l'association environnementale "Rance Environnement" pour réclamer le désenvasement de la Rance. Une extraction des sédiments envisagée depuis des décennies, et qui n'a pas commencé.
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Depuis plusieurs décennies, avec la construction du barrage de la Rance dans les années 60, les habitants déplorent l'envasement de l'Estuaire, même s'ils ne remettent pas en cause l'usine marémotrice. Ils n'en sont donc pas à leur première manifestation, et sont exaspérées car la situation empire et devient carrément critique à certains endroits. Il y a deux ans déjà, au même endroit, l'association Rance Environnement, avec des élus et des riverains, dénonçait l'inaction de l'Etat face à cet envasement. Ils étaient à nouveau près de 600 ce samedi matin pour tenter de se faire entendre.
Un plan quinquénal pour extraire 250 000 m3 de sédiments
Un plan quinquennal a bien été mis en place (2018-2023) pour extraire la vase, et qui aurait même dû démarrer au 1er juillet, mais les manifestants déplorent que rien n'ait encore commencé. Les manifestants s'appuient notamment sur un rapport rendu à l'été 2017 par une mission diligentée à l'époque par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal. Le document préconisait un curage du piège à sédiments du Lyvet, l'extraction de 250.000 m3 de boues sur cinq ans - à raison de 50.000 m3 par an - et un programme de recherche et développement pour la connaissance de la dynamique sédimentaire, indique l'association.
Impacts écologiques et économiques
Un envasement dont les impacts sont à la fois écologiques et économiques. Les différents milieux naturels de l'estuaire sont fragilisés, ainsi certaines espèces de poissons, les poissons plats ont notamment disparu, les effets sont encore très néfastes pour les oiseaux nicheurs. Mais les conséquences de l'envasement sont également économiques pour les ports du fleuve, comme celui de Dinan dont l'accès est rendu de plus en plus difficile pour les plaisanciers. L'association Rance Environnement estime ainsi que pour le port, qui a perdu beaucoup de son tourisme fluvial en dix ans, le manque à gagner s'élèverait à environ deux millions d'euros par an.
Une facture de 9 millions d'euros
Le problème qui se pose aujourd'hui devant l'ampleur des travaux d'extraction des sédiments additionnels, ceux produits par le barrage, c'est qui va payer la facture, qui pourrait s'élever à 9 millions d'euros. Entre les collectivités locales, l'Etat et EDF, la part de chacun n'a toujours pas été déterminée.
Le reportage à La Richardais (35) de Karine Cévaër et Thierry Bouilly
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