Depuis le 8 novembre, les sapeurs-pompiers d’Ille-et-Vilaine débrayent régulièrement une heure le matin. Ils protestent contre le manque d’effectifs dans les casernes du département.
"Il manque une trentaine de pompiers professionnels sur le département", explique Devrig Guiho secrétaire général CGT du SDIS 35.
Depuis plusieurs mois, les sapeurs-pompiers du département alertent sur le manque d’effectifs. Ce 1er décembre, une cinquantaine d'entre eux s'est rassemblée dans la cour de la caserne de la Plaine de Baud.
"Nous sommes 600 sur l’Ille-et-Vilaine, détaille le pompier. Mais quand il manque du monde, cela peut devenir dangereux, et pour nous et pour la population."
Devrig Guiho se souvient notamment de cet été 2022 particulièrement chaud. "Sur les incendies de forêt, certains collègues sont restés sur le terrain à lutter contre les flammes pendant plus de 20 heures", témoigne-t-il.
"Aujourd’hui, on nous apprend à faire à quatre ce qui est prévu pour cinq", s’irrite le pompier.
"Faute de bras, nous ne pouvons plus récupérer nos heures, nous ne pouvons plus partir en formation. Pour pallier le manque d’effectifs, on voit arriver des pompiers en CDD mais le plus souvent, ce sont des pompiers volontaires qui étaient déjà sollicités pour renforcer les équipes, alors cela ne fait pas plus de monde."
Un risque pour la population
"Comme nous sommes moins nombreux, nous devons nous partager le territoire, poursuit le pompier. Alors parfois, les véhicules viennent de plus loin et mettent donc forcément plus de temps. Cela peut avoir un impact sur la prise en charge des malades ou des blessés."
Surtout quand s’ajoutent à cela les fermetures de certains services d’urgence de nuit. "Quand le service d’urgence de Redon garde porte close, il faut transporter les patients vers un autre l’hôpital et cela prend du temps".
"Actuellement, douze personnes sont en formation, douze autres le seront l’année prochaine", précise Devrig Guiho. "Mais cela ne suffira pas. On n’a pas anticipé ni les mutations, ni les départs en retraite."
Ce jeudi matin, les sapeurs-pompiers ont donc boycotté le Comité technique.
[S.B. avec Noémie Furling]