A 18 ans, Antoine Piron est l’une des figures de la jeunesse pour le climat. Membre de Youth For Climate et d’Extinction Rebellion, le jeune originaire de Fougères lutte contre le réchauffement climatique. Rencontre.
Antoine Piron et le climat, c’est une histoire qui a débuté cette année. En mars dernier, la jeune activiste suédoise Greta Thunberg lance un appel à la « grève mondiale pour le futur ». Antoine et son amie décident de prendre les choses en main et organisent une marche à Laval, où il étudie. Résultat : 2.000 élèves défilent dans la ville, une « réussite » pour les deux lycéens. Cette mobilisation lui donne envie de poursuivre son engagement. A chaque marche, il est en première ligne. Impossible de le louper avec son mégaphone et sa bonne humeur. « Je scandais énormément de slogans, j’aimais bien mettre l’ambiance pour que ça reste une manif festive, qui soit une manif de jeunes », confie Antoine.
De Laval à Bruxelles
Rapidement, il est sollicité pour participer aux réunions et débats avec d’autres membres de Youth For Climate, le mouvement de jeunes qui se mobilisent pour l’environnement. Ce mois-ci, le militant était invité par le député européen Pierre Larrouturou au Parlement. Sur place, il a échangé avec d’autres jeunes qui se battent pour la même cause. Des rencontres qui lui permettent de grandir, d’évoluer personnellement et de ne pas rester dans le pessimisme. « Certes on a perdu (face au réchauffement climatique) mais on pourrait plutôt dire ‘on a perdu mais on va s’en sortir' », relativise-t-il.
« Oui, j’ai peur »
Cette semaine de débats lui a permis d’écouter différents témoignages. Celui de Hilda Flavia Nakabuye, une jeune Ougandaise, l’a particulièrement marqué. « Quand elle décrit ce que son pays subit à cause du réchauffement climatique, oui j’ai peur. Je n’ai pas envie que mon pays subisse ça et que cette tragédie s’étende à d’autres pays ».
Ces situations le désespèrent mais lui donnent de la force pour continuer son engagement.
« J’ai pas envie de rester les bras croisés. Le maximum que je peux faire, je suis en train de le faire, à mon échelle », poursuit-il.
« What do you want ? Climate Justice »
Antoine n’a pas froid aux yeux et n’hésite à pas se faire entendre. Mi-octobre à Copenhague, il a participé au C40, une organisation qui vise à lutter contre le dérèglement climatique. Lors de la dernière conférence de presse, il a crié « What do you want ? » pour, selon lui, « sortir du cadre formel ». Naturellement, les jeunes ont suivi et répondu « Climate Justice ».
Dans la foulée, il est invité à une table ronde avec la présidente du C40, Anne Hidalgo.
Des petits gestes au quotidien
A côté des grandes mobilisations, Antoine n’oublie pas l’essentiel et s’investit quotidiennement. Il organise ses propres ‘clean walk’ et part, seul, ramasser les déchets au bord de la route. Il essaie également d’acheter moins de vêtements, de réduire sa consommation de viande.
Plus tard, il aimerait travailler dans l’humanitaire et venir en aide aux pays où « les gens souffrent », avec toujours une volonté : « agir vite et directement sur place ». Pour le moment, il suit une prépa infirmier à Rennes mais aimerait l’année prochaine intégrer une école à Paris pour ne jamais abandonner… son militantisme.