Ils partagent certaines revendications des Gilets jaunes, mais ne supportent plus les violences qui émaillent leurs manifestations: les Foulards rouges, qui défileront dimanche à Paris, vont faire entendre leur voix. Nous avons interviewé l'un d'entre eux. Il habite en Ille-et-Vilaine.
 

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Eddy Frogeais vit à Romillé (35). Il a 49 ans. Ce comédien, salarié d'une association n'a jamais participé au mouvement des Gilets jaunes et fait partie de ces Français qui veulent faire entendre une autre voix. "Le mouvement des Foulards rouges existe depuis début décembre", explique-t-il, "nous organisons cette marche pacifique dimanche à Paris, pour poser un acte symbolique". Selon Eddy Frogeais, une petite dizaine de foulards rouges s'est déjà réunie à Rennes, fin décembre. 


Il ne veut plus de violence 


Ce père de famille déplore les actions de violence liées au mouvement des Gilets jaunes : "forcer les gens à mettre un gilet jaune pour passer un barrage, à signer une pétition, être embêté parce qu'on ne pense pas +gilet jaune+, toutes ces attitudes m'ont beaucoup interrogé sur le rapport à la République, à la démocratie". Il ajoute que les Gilets jaunes ont une responsabilité dans la montée des violences et déplore que ce mouvement pénalise autant "des commerçants" que "les manifestants qui sont blessés par des tirs de flash-ball". 
 

Même si ce n'est pas parfait dans notre pays, nous avons une couverture maladie, des aides sociales... 


Eddy Frogeais qui se dit "de gauche", adhère à certaines revendications des Gilets jaunes, comme une meilleure répartition des richesses, mais ne supporte plus la violence "contre les institutions". Il regrette aussi que le pouvoir d'achat soit un thème si important: "beaucoup de gens ont des fins de mois difficiles, mais nous pouvons percevoir notre société de façon différente. Même si ce n'est pas parfait dans notre pays, nous avons une couverture maladie, des aides sociales...".

De même, Eddy Frogeais revendique le bienfait des associations : "certains Gilets jaunes ont découvert l'humain, la solidarité autour des ronds-points, tant mieux, d'autres ne les ont pas attendus et sont investis dans des associations depuis bien longtemps". 
 

Pas de récupération politique


Certains voient dans ce mouvement des Foulards rouges, la manipulation politique du gouvernement. Eddy Frogeais s'en défend : " nous sommes totalement a-politiques, il y a des gens de toutes tendances politiques". Circonspect face à "l'agglomération des revendications", Eddy Frogeais souhaite aujourd'hui "une trêve" dans les manifestations pour que le dialogue "se mette en place". Il ne pourra pas participer à la marche dimanche à Paris, "pour des raison professionnelles". 
 
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