CLIMAT. Quand de jeunes Bretons et de jeunes Inuits prennent conscience du réchauffement climatique

Il y a un an, en avril 2022, seize collégiens de Chartres de Bretagne partaient pour Ittoqqortoormiit, au Groenland. À leur arrivée, ils étaient frappés par la blancheur de la neige. Au cours de leur séjour, ils ont découvert les icebergs, la banquise... et les effets du réchauffement climatique. Cette année, sept jeunes Inuits ont à leur tour fait le voyage. Ils sont aussi étonnés de nos paysages que les jeunes bretons l’étaient du leur et c’est peut-être ainsi qu'ils auront envie de protéger la nature.

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Sur la plage de Carnac, les jeunes Inuits courent et se jettent à l’eau. "L'eau est bonne, vraiment bonne", se réjouit Eigel en s'ébouriffant.

"Non, l’eau est beaucoup trop chaude. Il faut que je reparte au Groenland où l’eau est plus froide. Ici, c’est trop chaud, le contredit Juluut  en riant. A Ittoqquortoormiit, pendant l’été, il y a une piscine, mais l'eau ne dépasse pas les six ou sept degrés", précise-t-il.

L’an dernier, quand les jeunes collégiens de Chartres de Bretagne sont partis pour la petite commune de 350 habitants au sud est du Groenland, ils ont connu des températures de – 27 degrés. Ils ont marché sur la mer gelé, contemplé des icebergs. Mais ils ont entendu aussi la glace craquer, la banquise se fissurer et les responsables de la station météo leur ont expliqué que des températures de 22 degrés avaient été relevées en été.

"On est dans un contexte climatique grave et inquiétant, explique Vincent Hilaire, concepteur et directeur de Greenlandia. "Ici, en France, on en prend de plus en plus conscience avec les vagues de chaleur, la sécheresse, mais au Groenland, le réchauffement, c’est trois à quatre fois pire qu’ici. Le but de ce projet,  c’est que les jeunes comprennent la beauté, la richesse et la fragilité de la nature.  Elle ne nous appartient pas, mais on l’utilise comme si c’était le cas."

"Quand nous sommes arrivées à Ittoqqortoormiit, on a eu l’impression d’être devant un fond vert, on a été frappées par la blancheur de la neige", témoignent les collégiens bretons.

"On regardait partout se souviennent Alexandra et Elisa, et maintenant, c’est eux qui observent tout. Depuis qu’ils sont là, ils s’émerveillent pour tout, les arbres, ils n’en ont pas chez eux."

Les merveilles de la nature

Tout ce qui est parfaitement banal et ordinaire pour les deux jeunes filles est source d’étonnement pour les Inuits.

"Un chat, un mouton sont des sources de fascination, remarque Vincent Hilaire. Même les insectes. Ils ont passé du temps à regarder un petit gendarme qui marchait dans l’herbe. Et c’est cela qu’on voulait montrer aux uns et aux autres, qu’ils redécouvrent leur monde par le regard des autres pour voir à quel point il est extraordinaire."

Un autre monde

"C’est vraiment une expérience incroyable de découvrir la Bretagne, s’émerveille Nukaaraq Hammeken. Il y a plein de choses différentes ici, il n’y a pas de neige, il y a des journées ensoleillées, la chaleur et puis l’océan n’est pas aussi froid que chez nous et il y a les animaux, les oiseaux…" Certains des élèves n'avaient jamais quitté leur village. 

Les visiteurs Inuits goûtent moins la ville. "Ils nous ont dit qu'ils avaient vu plus de monde en une seule journée que dans toute leur vie ", s’étonne Alexandra.

"Il y a du bruit, quand on était à Paris, tout était bruyant, les voitures, des trains, les gens, a constaté Juluut, et quand les gens se croisent, ils ne se disent pas bonjour, tout est différent."

Une seule planète

 

"C’est un autre monde, le Groenland, c’est presque une autre planète, s’amuse un instant Vincent Hilaire. Mais, continue-t-il aussitôt, nous n’avons pourtant qu’une seule planète.  Avec notre séjour la bas, et pendant leur voyage ici, les jeunes prennent conscience que la nature est un trésor et ensemble, Bretons et Inuits, ils réussiront sans doute à la protéger."

 (avec Yoann Etienne)

  

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