Innovation numérique : pourquoi les start-up bretonnes font leur show au CES de Las Vegas

Le Consumer Electronique Show  (CES) de Las Vegas c'est le tremplin commercial le plus efficace pour lancer des produits numériques à l'export. Les start-up bretonnes y sont présentes pour afficher leurs produits et rechercher des distributeurs grâce à la French Tech et à la BCI.

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Le CES, c’est le plus grand salon professionnel mondial consacré aux technologies grand public. Il se déroule depuis ce mardi et jusqu'au 11 janvier 2019. Sur ce salon, se retrouvent 4500 exposants venus présenter leurs derniers produits et services à plus de 180 000 visiteurs.

Aider les entreprises à se faire connaître à l'étranger c'est l'un des rôles des CCI  à travers la France. Car il n'est pas si simple de se lancer pour aller exposer dans des salons à l'étranger, surtout pour une jeune entreprise qui n'a pas un gros budget.

 

#BretagneCES2019 : la BCI en renfort  


Fait rare en France, la Région Bretagne et la Chambre de Commerce et d’industrie (CCI) ont fusionné leurs efforts et leurs moyens financiers depuis 7 années.

La BCI (Bretagne Commerce International) est l’outil de développement des marchés à l’international pour les jeunes entreprises bretonnes, ou d'autres moins jeunes qui se lancent à l'export. Pour être éligible à l'aide de la BCI il faut être une PME. Chacune ayant droit à trois aides de ce type sur trois salons.

Les start-up qui ne disposent pas souvent de gros budgets ont du mal à organiser seules leur présence sur des salons à l’international. D’autant qu’elles manquent souvent de formation commerciale et d’expérience pour organiser et rentabiliser l'opération.

Pour la BCI, le CES de Las Vegas n’est qu’un des 31 salons sur lesquels elle travaille chaque année.
Son rôle : faciliter l’organisation pour les jeunes entreprises. Pour ces start-up, pas besoin de réserver les surfaces d’exposition. C’est la BCI qui prend le risque d’investir dans des mètres carrés d’exposition souvent un an à l’avance. Pour les start-up, pas d’avance de trésorerie, ni pas de perte de temps de préparation. Aux États-Unis par exemple c’est très compliqué non seulement pour des raisons administratives et sécuritaires, mais aussi parce qu’il vaut mieux connaître les habitudes des prestataires et de leurs syndicats avant de se lancer dans un salon américain.

À la BCI, trois personnes s’occupent de préparer les salons internationaux et d’organiser des réunions pour préparer les nouveaux exposants à ce qui les attend.

Le directeur de la BCI, Vincent Chamaret, sait que les pièges sont nombreux. Ainsi, certains jeunes entrepreneurs ne s’attendent pas à y rencontrer plus d’étrangers du monde entier que d’Américains. Il leur faut donc par exemple, préparer la liste de tous les prix de vente de leurs produits dans les principaux pays. Il faut aussi s’attendre à devoir parler au moins l’Anglais et s’entraîner à défendre son produit face à des clients de cultures très différentes. D’autant que le numérique c’est plus complexe à vendre que des cacahuètes.

Pour les aider la BCI organise sur place un dîner avec des Français installés là-bas pour y faire commerce : ainsi, ils leurs transmettent des tuyaux pour réussir à s’implanter sans perdre de temps. La BCI anticipe aussi sur le retour en France.
« Souvent ils reviennent avec 50 ou 60 contacts qualifiés mais ils n’ont pas prévu comment transformer cet avantage, comment relancer en douceur mais efficacement les prospects.»

« Les Français sont de bons ingénieurs mais pas souvent de bons vendeurs. C’est comme ça qu’on nous voit trop souvent depuis l’étranger » ajoute Vincent Chamaret.

Alors il fait tout pour leur prouver le contraire. Avec humour il fait remarquer que « dans le monde très virtuel du numérique comme dans les autres, rien ne remplace le contact direct dans les salons, pour faire du commerce. »


Les start-up bretonnes en bonne place


Dans le pavillon de la French Tech, on trouve une poignée de start-up bretonnes (17 sont aidées par la BCI) à côté d’autres déjà rodées à l’exercice : Acklio, DC Brain, Dilepix, Efelya, Enovacom, eSoftThings, Evolucare, Farsight, Immersive Therapy, Keopass, Klaxoon, Mobility Tech Green, Moovency, Neurocort Technologies, Quortex, Wi6Labs et Wizama.

Elles attaquent dans tous les domaines : le jeu, le médical, l'agroalimentaire, le management...

► Reportage tourné au retour de Las Vegas, à l'occasion d'un "retour d'expériences" organisé au Village by CA de Saint-Jacques de la Lande

Wizama par exemple présente au CES la première console de jeux vidéo de société nommée la SquareOne. Entre jeu de société familial et tablette de jeux vidéo, ce concept permet de retrouver le plaisir de jouer ensemble sans les complications d’apprentissage des règles et de comptage des points. Cartes, pions et dés sont détectés par la tablette de jeu. Pour cette start-up de Chateaugiron à côté de Rennes, le salon américain va permettre un lancement du produit à l’international.

 

Immersive Therapy est une autre entreprise bretonne présente au CES pour commercialiser Diapason. Il s’agit d’une application pour smartphone pour soigner les acouphènes.


Klaxoon est une société Rennaise qui revient à Las Vegas après un premier succès l’an dernier. Elle présente Klaxoon 3, une suite d’applications collaboratives pour augmenter l’efficacité du travail en équipe, diminuer les temps des réunions et mieux partager les temps de parole et les idées. Des applications qui font appel à l’intelligence artificielle et à l’intelligence de chacun des collaborateurs pour « booster » l’intelligence collective de l’entreprise.
 
 

La French Tech à la manœuvre en Bretagne


Sur place à Las Vegas pendant le salon; c'est la French Tech qui anime le pool de start-up. Communiquer et mettre dans la lumière nos entreprises du futur, c'est son rôle. 

En Bretagne la French Tech est organisée sur deux pôles :
 
  • Rennes/Saint-Malo
     
  • Brest/Lannion/Morlaix/Quimper.
     
Sur notre territoire elle aide les entreprises à naître et se développer, à s’organiser et aussi se financer auprès des business angels.

Interviewé par nos confrères de France Bleu, Florent Vilbert, directeur de la communication de la French Tech, explique que le numérique est en plein essor en Bretagne en particulier sur Rennes. "La spécialité qui monte c’est la cyber sécurité. Avec l’arrivée d’objets numériques connectés de plus en plus nombreux, la sécurité devient un enjeu majeur " puisqu’il faut sécuriser la connection contre tout piratage.
La croissance de ce secteur se mesure à l’augmentation des levées de fonds auprès des investisseurs. La Bretagne compte un certain nombre d’investisseurs, les « Breizh angels », et d’autres sur Paris. Florent Vilbert note une belle accélération depuis 4 ans. En 2017, les levées de fonds atteignaient 52 millions d’euros. Il estime que le chiffre aura doublé en 2018. Une centaine de millions d’euros ce sont aussi de nombreux emplois qui sont créés. Rien qu’autour de la métropole rennaise on compte 30 000 emplois directement liés au numérique, et 10 000 autres ailleurs en Bretagne.

 

Les entreprises françaises dans la course à l’innovation numérique


À Las Vegas cette année on peut voir des démonstrations de télévision 8K, des écrans géants incurvés, des écrans enroulables, ou encore des robots, des objets connectés ou la première moto électrique d’un célèbre constructeur américain.
On trouve aussi des fabricants de logiciels et des outils pour les mettre en œuvre comme la toute première montre analogique capable d’enregistrer un électrocardiogramme ou de détecter des AVC. Et bien-sûr des fabricants de jeux vidéo.

L'objectif des exposants c'est de faire connaître ces innovations, d'y faire la démonstration de leur intérêt auprès du public et de séduire les premiers acheteurs et distributeurs sur les marchés internationaux.

Quelques dizaines d’entreprises françaises participent à ce salon qui est devenu au fil des années un incontournable tremplin commercial international pour les produits high-tech. Certaines emportent un "award" décerné par un jury de professionnel. C’est le cas par exemple de l’entreprise Meersens qui développe un objet connecté mesurant différents paramètres et pollutions de l’environnement ayant un impact direct sur la santé de l’utilisateur. Fondée par 2 ingénieurs de l’institut polytechnique de Grenoble, la startup expose au CES dans le pavillon de la French Tech à l'Eureka Park. Son produit, le « gardien de la santé » est équipé de capteurs environnementaux modulaires amovibles pour mesurer la qualité de l'eau, les allergènes, le bruit et les pesticides.
 
 
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