L’ancien champion Alexis Contin est le seul breton aux Jeux Olympiques de Pékin. Il a rangé ses patins de vitesse et les a troqués contre un micro pour nous faire vivre les courses avec son œil d’expert et son enthousiasme de champion du monde.
Il est 22 h à Pékin, 15h en France, quand la régie de France 3 Bretagne réussit à établir la connexion avec Alexis Contin. Il est dans sa chambre d’hôtel, un peu fatigué après une journée mouvementée. Il a vécu le 5 000 mètres derrière un micro de France Télévisions, consultant pour les sports de vitesse sur glace.
"J’espère retransmettre les émotions que l’on peut avoir dans une patinoire, explique-t-il modestement. J’essaye d’apporter mon œil d’expert."
A Vancouver, en 2010, à Pyongchang en 2018, il était en bas, sur l’anneau de glace, le cœur battant forcément très fort. Mais il a mis un terme à sa carrière d’athlète, et vit l’épreuve autrement cette fois-ci.
"Je n’ai pas de regret, confie -t-il, j’ai vraiment tourné la page. Je vis les Jeux avec des yeux de commentateur et de spectateur. J’ai de la chance d’être ici."
Un palmarès incroyable
Alexis Contin a commencé par le roller. Il avait à peine 5 ans. En 2003, il remporte son premier titre de champion du monde junior. Puis il enchaine, 12 titres de champion du monde.
Ensuite, il décide de goûter aux plaisirs de la glace et décroche une 4ème place aux jeux Olympiques de Vancouver dans l’épreuve du 10 000 mètres puis se qualifie pour Pyongchang.
Il sait que chaque petit, minuscule, infime détail dans la course, que chaque geste répété mille millions de fois dans la préparation, peut tout changer. Pour parcourir les 400 m de l’anneau en moins de 30 secondes, il faut patiner à plus de 50 kilomètres heure. Tout peut arriver et parfois même l'impensable.
En 2016, à 10 jours des Jeux de Sotchi, les médecins diagnostiquent un problème de thyroïde. Il doit être opéré. Quelques mois plus tard, il rentre des championnats d'Europe avec de l'argent autour du cou.
Transmettre la passion
"Il ne faut jamais sous-estimer un champion comme lui, ça va se jouer à pas grand-chose, il va falloir tourner chaque tour à 29 secondes 02 ou 29,03." Evidemment, quand le suédois Nils van der Poel s’élance, Alexis Contin s’enflamme.
Dans la voix d‘Alexis Contin, les téléspectateurs sentent que l’instant est important. Nils van der Poel n'a plus que deux tours à effectuer. "Ca y est, il passe devant, incroyable course, quelle course, quelle maîtrise de son schéma de course. Nils van der Poel est champion olympique."
"J’ai envie de faire partager ce sport sourit-il. C’est une discipline très peu connue en France. Il faut la comprendre pour l’apprécier, mais c’est un beau sport."
Alexis Contin n’est plus sur la glace mais derrière le micro, il espère bien continuer à nous faire rêver.