Le tribunal de Nantes a rejeté le recours déposé par le fils d’un habitant de Pipriac, fusillé par un soldat allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Il réclamait l'aide financière de l'État dédiée aux orphelins dont les parents ont été victimes d'actes de barbarie durant le conflit.
La cour administrative d’appel de Nantes a rejeté le recours déposé par le fils d’un habitant de Pipriac (Ille-et-Vilaine), fusillé par un soldat allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Déjà débouté par le tribunal administratif de Rennes, il réclamait l'aide financière de l'État dédiée aux orphelins dont les parents ont été victimes d'actes de barbarie durant le conflit.
Selon Maurice Danard, le requérant, son père avait été tué par les Allemands "alors qu’il allait chercher de l’aide pour une femme sur le point d’accoucher durant le couvre-feu". Il serait décédé sans avoir été présenté à un médecin, dans des conditions "qui s’apparentent à de la barbarie".
À l'époque des faits, la gendarmerie avait noté que François Danard, le père du requérant, "a été tué dans la nuit du 3 au 4 avril 1943 par une sentinelle allemande, près d’un parc de véhicules des troupes allemandes, par un tir réalisé à 70 mètres de distance". Et ceci, selon les autorités allemandes, "après deux tirs de sommation auxquels il n’a pas obtempéré, alors qu’il se rendait à bicyclette chercher un médecin durant le couvre-feu".
Des traces de sang avaient été retrouvées sur un chemin en face de la maison du médecin. Mais cet élément ne suffit pas à prouver que l’homme "aurait été arrêté par la sentinelle allemande avant d’être exécuté", comme le soutenait son fils. Ce dernier estimait qu'il aurait d’abord été arrêté "avant d'être exécuté sur le chemin du poste de garde où il a été transporté".
Ainsi, "aussi tragiques que soient les circonstances du décès", écrivent les juges, elles ne peuvent rentrer dans le champ de cette aide financière. Selon le décret d'application pour l'octroi, sont concernées notamment les personnes "arrêtées et exécutées pour actes qualifiés de résistance à l’ennemi" ou celles qui, "pour tout autre motif qu'une infraction de droit commun, ont été exécutés par l'ennemi, bénéficient du statut des internés politiques".
À Pipriac, sur la croix de granit plantée au bord du chemin du Clos, on peut toujours lire : "À François Danard, tué par les Allemands le 4 avril 1943, victime de son dévouement".