Monterfil (35) : vaine recherche d'exhumation des restes d'une des femmes pendues à la libération

Soixante-et-onze ans après le calvaire de trois femmes pendues à la Libération, un engin excavateur a tenté lundi matin d'exhumer les ossements de l'une d'entre elles dans un village de Bretagne mais aucune trace du "drame de Monterfil" n'a pu être retrouvée.

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Sur les indications d'un habitant âgé de 10 ans en 1944, l'engin a retourné une dizaine de mètres carrés de terre dans un petit bois privé situé à la sortie du village de Monterfil (Ille-et-Vilaine). Mais malgré une bonne heure de terrassement, aucune trace de la défunte n'a pu être retrouvée, soit que les ossements aient été absorbés par les sols, soit qu'ils aient été mélangés avec ceux des autres victimes, exhumés en 1950.

Pendues sans avoir été jugées

L'histoire avait été oubliée jusqu'à ce qu'une marche blanche soit organisée sur place par un collectif en août dernier, pour le soixante-dixième anniversaire de l'épuration. François Lesourd, installé en Picardie, avait appris à cette occasion, le destin de sa grand-mère, et obtenu des autorités locales qu'elles engagent des travaux d'exhumation. Si les historiens estiment en général que 9.000 personnes ont été sommairement exécutées en France à la Libération, le sort des trois "pendues de Monterfil" a été particulièrement atroce. Leurs bourreaux ont été poursuivis plusieurs années après mais jamais condamnés du fait de la loi d'amnistie de 1951.

Les trois femmes avaient eu le tort d'être employées dans les cuisines d'un camp allemand situé à proximité avant d'être torturées, pendues puis dépendues et achevées à coups de pelle par des résistants de la dernière heure.

Monterfil (35) : une marche blanche en hommage... par france3Bretagne

Deux des victimes exhumées en 1950

Deux d'entre elles, Marie et Germaine Guillard, une mère et sa fille qui habitaient la région, seront exhumées après la guerre mais leurs ossements, entreposés dans une fosse commune, ont été perdus. Personne ne savait ce qu'il était advenu des restes de Suzanne Lesourd, qui était elle originaire de l'Aisne et avait rompu avec sa famille.

"Je suis un peu déçu de ne rien avoir trouvé mais en même temps on est soulagés", a commenté François Lesourd. "C'est bien d'avoir été au bout du bout". Le petit-fils, âgé de 52 ans, compte maintenant sur la pose d'une plaque commémorative au monument aux morts de Monterfil, à côté des noms des victimes de la guerre. "Ce qu'on veut surtout, c'est qu'elles ne soient pas oubliées", a t-il précisé.
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