Comme certains maires de petites communes rurales, Maryse Lecomte, maire de Bléruais (110 habitants) en Ille-et-Vilaine, avait prévu de passer la main. Mais faute de candidats, elle se représente à la tête de la seule liste de sa commune.
En 2013, lorsque Maryse Lecomte devient maire de Bléruais, près de Paimpont, suite au décès de sa prédécesseur, elle ne s’imagine pas un instant aller au-delà de ce mandat.
Mais cette agricultrice de 59 ans, mère de 3 enfants, élue depuis 1989 au conseil municipal, a dû se rendre à l’évidence, personne d’autre ne souhaite prendre sa suite, à la tête de la plus petite commune d’Ille-et-Vilaine.
"Il y a des gens qui acceptent de s’investir au niveau du conseil municipal, mais pas de prendre la place de maire" constate Maryse Lecomte.
Madame la maire a alors contacté la préfecture, pour évaluer les conséquences d’une absence de candidats, et la réponse ne s’est pas faite attendre.
"Ils m’ont expliqué que la ville serait mise sous tutelle pendant 3 mois. Et en cas de rattachement à d’autres communes, en l’absence d’équipe municipale, la commune n’aurait pas été représentée".
"Je me voyais pas laisser la commune a à un rattachement forcé, ce n’était pas concevable" se résout alors Maryse Lecomte. "Je suis de la commune, j’ai toujours habité la commune" justifie-t-elle.
Pour cette campagne, pas de compétition, pas d’affiche, ni de tracts. La présence d’une seule liste est habituelle à chaque élection municipales à Bléruais, 110 habitants
D’autant que le premier édile est fière de son bilan : aménagement de trottoirs et de places de parking, installation d’un jardin du souvenir dans le cimetière.
"On est maire tous les jours, si il y a des soucis c’est le maire qu’on appelle dans les petites communes", témoigne Maryse Lecomte, qui ne peut compter que sur une secrétaire de mairie à temps partiel comme employé de la commune.
L’éleveuse de porcs qui s’apprête à prendre sa retraite d’agricultrice garde un espoir : "Si il y en a qui veulent prendre le relais en cours de mandat, tant mieux, si des gens sont prêt à prendre le relais, il faut peut-être les assister aussi".