C'est l'une des collections de véhicules anciens les plus importantes en France. 400 voitures sont exposées au Manoir de l'automobile de Lohéac en Ille-et-Vilaine. Le musée a été créé il y a une trentaine d'années par un passionné.
Aborder cette promenade à travers l'histoire de la voiture c'est forcément rencontrer le fondateur du Manoir de l'automobile de Lohéac. Michel Hommell, un patron de presse qui a tout consacré à sa passion, et d'abord de l'argent, y compris quand il n'en gagnait pas encore beaucoup. À 17 ans, alors qu’il n’a pas encore passé le permis de conduire, il achète sa première auto. Une Renault NN au prix de 40 francs. Il n’a que 20 francs dans sa poche, son père lui prête alors le reste de la somme.
La fièvre de la collection
Le jeune homme se lancera aussi dans la compétition sur R8 Gordinni et ne s'arrêtera plus de collectionner. Parmi les belles pièces, une Tracta par exemple : création du français Grégoire qui invente la traction avant dès les années 20. Un certain André Citroën rachètera le brevet. Dans cette salle, les Alpine, oeuvres d'un autre français Jean Rédélé.Le musée possède l'ensemble des modèles, depuis la toute première construite sur la base d'une Renault 4CV en 1955. 18 ans plus tard en 1973 Alpine remportera le premier championnat du monde des rallyes.
Le paroxysme de cette quête de la vitesse, c'est la Formule 1 évidemment, et le musée propose une grille de départ avec des voitures qui ont participé à des grands prix : cette Mac Laren d'Alain Prost par exemple, champion du monde 1986.
Bien loin des courses, chaque année qui passe, offre leur revanche aux voitures populaires qui accèdent au statut de pièce de collection. Ainsi des Panhard PL 17, Peugeot 404 ou autres petites italiennes.
D'une allée à l'autre, la scénographie du musée nous ramène tantôt dans la France des années 60-70 tantôt dans celle d'après-guerre, et par exemple du tour de France cycliste. Une 203 TDF, pièce unique, trône dans le musée : une voiture sur mesure, adaptation du cabriolet 203 pour le directeur du tour et fondateur du journal L’Équipe, Jacques Godet.
Certains véhicules affichent fièrement d'avoir appartenu à des personnalités. Là, une Cadillac Fleet Wood, par exemple voiture de Nasser, ou la Panhard de Mistinguett acheté un jour dans une vente aux enchères.
De collectionneur à constructeur
Tout autre style : Berlinette Échappement 1992. Voilà une jeune fille qui ne mérite pas encore sa place dans les musées et pourtant. C'est le privilège du bébé de Michel Hommell. Propriétaire du magazine auto Échappement, il lance début des années 90 une consultation des lecteurs pour imaginer leur berlinette idéale. La passion n'a pas de limite : face au succès de l'opération, Hommell devient constructeur, monte une usine et produit 300 voitures sous le contrôle du directeur du journal.Les 400 voitures du Manoir de Lohéac sont restaurées et entretenues dans le garage du musée. La fierté des mécaniciens c'est qu'elles roulent toutes. Régulièrement, les plus chanceux des visiteur tirés au sort peuvent même partir en balade.