Face à la multiplication d'actes d'incivilité, voire de violence, la préfecture d'Ille-et-Vilaine a mis en place un observatoire de l'agri-bashing, afin d'établir un état des lieux, de coordonner des actions de préventions et d'élaborer des solutions.
A la fin de l'année 2019, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'était rendu dans le Finistère pour la mise en place de la cellule Demeter de la gendarmerie, dont le but était d'aider les agriculteurs à lutter contre les actes délictueux commis à leur encontre et notamment les intrusions dans les exploitations. Face à "la stigmatisation des activités agricoles, d’élevage et de vente de produits issus de ce secteur" et à la "multiplication de ces actes d’incivilité, d’intimidation voire de violences envers les professionnels en lien avec l’agriculture", précise la préfecture, Michèle Kirry, préfète d’Ille-et-Vilaine, a décidé de mettre en place un observatoire départemental de l’agribashing. Ce nouvel outil sera présenté ce jeudi dans une exploitation du département.
Coordonner des actions de préventions et élaborer des solutions
Cet observatoire, précise la préfecture réunit la chambre départementale d’agriculture, les syndicats agricoles représentatifs (FDSEA, Jeunes agriculteurs, Confédération paysanne, Coordination rurale), les représentants du secteur agroalimentaire (ABEA, UGPVB) et les services de l’État (DDTM, DDCSPP, police et gendarmerie). Le but est à le fois de "dresser un état des lieux exhaustif des problématiques de sécurité rencontrées; de coordonner des actions de prévention et d’information et d'élaborer des solutions communes, efficaces et concertées."
Des réactions de la part des opposants à une agriculture industrielle
Au début de cette année, sur le site Reporterre des associations, des élus et des syndicats paysans dénonçaient l'utilisation de la cellule Demeter, comme outil destiné à faire taire les opposants à une agriculture industrielle. Ils demandaient alors la dissolution de la cellule Demeter destinée à lutter contre les intrusions dans les exploitations et dénonçaient la prise de position du ministre de l'Intérieur qui selon eux défend les intérêts de l'agro-industrie et du syndicat agricole FNSEA. Des enseignants chercheurs s'étaient également mobilisés pour demander une protection des lanceurs d'alerte sur la question du bien-être animal, face à "l'influence grandissante", selon eux, des lobbies de l'élevage intensif.