Cinq personnes ont été interpellées et placées en garde à vue ce mercredi 20 janvier dans le cadre de l'enquête sur la rave party illégale du Nouvel An à Lieuron en Ille-et-Vilaine. Une manifestation, qui a déjà donné lieu à plusieurs interpellations, dont un jeune homme, toujours en détention.
"Dans le cadre de l'information judiciaire suivie par les deux juges d'instruction, cinq personnes ont été interpellées ce matin par la brigade de recherches de Redon et placées en garde à vue", a indiqué Philippe Astruc, procureur de la République de Rennes. Suite à la free party, qui a rassemblé 2 400 personnes à Lieuron, au sud de Rennes lors du Nouvel An et en pleine crise sanitaire, quatre personnes avaient déjà été mises en examen. Un jeune homme de 22 ans, Tristan, est d'ailleurs toujours en détention, alors que sa demande de mise en liberté vient d'être refusée.
Des images qui ont fait le tour de la planète
Les images de cette fête géante organisée dans un hangar avaient fait le tour de la planète, en ce début d'année. Lors d'une conférence de presse le 5 janvier, Philippe Astruc avait fustigé l'organisation de cette free party qui a pu "choquer nos concitoyens". "Il s'agit assurément d'un comportement irresponsable, profondément asocial et qui est pénalement punissable et sera sanctionné", alors que "la plupart de nos concitoyens faisaient l'effort d'un réveillon en petit comité" s'était encore indigné le magistrat.
400 tests négatifs mais trop peu significatifs
Pour répondre aux critiques sur la lenteur de la réaction des pouvoirs publics, le procureur signalait encore, que 1 645 personnes, soit les deux tiers des participants, avaient été verbalisés, suite à la manifestation. Sur l'ensemble des participants, 398 personnes ont pu être contactées par les équipes de l'ARS pour leur proposer de se faire dépister. 29 personnes ont réalisé ce test, tous les résultats sont négatifs. Même si tous ces tests se sont révélés négatifs, ils ne permettent pas de tirer de conclusions, au vu de la faiblesse du nombre, précise l'Agence régionale de Santé.
Un "acharnement répressif" selon le comité de soutien aux inculpés de la Maskarade
Dans un courrier, le "comité de soutien à la Maskarade de Rennes et des environs" et la "Coordination Nationale des Sons", dénoncent de leur côté "un acharnement répressif" avec les nouvelles interpellations de ce mercredi. "Ce matin différents lieux ont été perquisitionnés, des personnes interpellées et du matériel saisi. C'en est trop ! C'est un nouvel affront pour une jeunesse d'abord délaissée puis criminalisée par toute une classe politique qui se cherche un bouc-émissaire pour faire oublier son incompétence dans la gestion de la crise sanitaire. Nous n’accepterons plus que toute une partie de la population soit sacrifiée, ses besoins méprisés et sa culture discriminée !" poursuit le texte.
Nouveaux appels à manifestations
Après les manifestations de ce samedi 16 janvier, à Rennes notamment, le comité lance un nouvel appel à mobilisation "pour exiger la libération de Tristan ce samedi 23 janvier à Rennes, ainsi que dans d'autres villes à l'initiative de comités locaux (Tours, Bordeaux, Dijon, Lille...)".
Et puis, dans la cadre des marches pour les libertés dans toutes les villes de France, le 30 janvier prochain, ils appellent également à rejoindre les différents cortèges, "Pour défendre nos droits, nos libertés, nos cultures et nos modes de vie contre les lois liberticides" écrit encore le comité de soutien.