26 manifestants opposés à la réforme des retraites qui occupaient un bâtiment municipal dans le centre de Rennes et s'étaient réfugiés sur le toit après l'intervention des forces de l'ordre ont été évacués jeudi à l'aide d'une échelle des pompiers, a constaté un journaliste de l'AFP
L'opération, qui avait mobilisé un grand nombre de policiers et de gendarmes en tenue anti-émeute dans une rue étroite du centre-ville, s'est déroulée dans le calme.
Elle avait été déclenchée à la demande de la mairie de Rennes, qui a annoncé son intention de porter plainte, dénonçant "des dégradations" et "des vols".
La salle de la Cité avait été investie mercredi soir par des étudiants de l'université Rennes 2 et d'autres militants opposés au projet de réforme des retraites du gouvernement, qui avaient décidé d'occuper ce lieu symbolique des mouvements sociaux rennais.
Selon l'un de ces militants interrogés jeudi par l'AFP peu après le début de l'évacuation, une centaine d'entre eux y avait passé la nuit. Une cinquantaine restait sur place en fin de matinée lorsque les forces de l'ordre sont intervenues, a-t-il dit.
Une partie d'entre eux aurait accepté de sortir de leur plein gré mais 26 personnes ont refusé de se prêter à un contrôle d'identité et ont grimpé sur le toit du bâtiment pour échapper à l'évacuation.
Pour éviter un accident, les forces de l'ordre ont préféré demander l'aide des pompiers, qui ont procédé à l'évacuation, un par un, des manifestants avec un véhicule équipé d'une échelle escamotable.
La réaction de la maire de Rennes
"On a mis en place les moyens nécessaires pour que ça se passe dans le calme, nous voulions surtout éviter toute chute", a expliqué la directrice de cabinet du préfet d'Ille-et-Vilaine, Elise Dabouis.
À leur descente, les manifestants ont été conduits au commissariat.
"Près de 200 personnes occupaient illégalement l'équipement municipal depuis hier soir (mercredi) (...) La Ville va déposer plainte", a réagi dans un communiqué la maire PS de Rennes, Nathalie Appéré.
"Aujourd'hui, c'est un sentiment de colère qui domine. Des dégradations ont été commises, du matériel a été volé. Les auteurs devront répondre de leurs actes devant la justice, dont nous espérons une réponse ferme et déterminée", poursuit-elle.
Tout en rappelant son opposition à la réforme des retraites, la maire de Rennes affirme qu'"en démocratie, un mouvement social, quelle qu'en soit la cause, ne saurait justifier l'usage de la violence, la casse, l'intimidation. Les appels irresponsables à l'insurrection sont tout aussi condamnables."
Avec AFP