Adolescents : le cercle vicieux de l'alcool dans le développement du cerveau

Une étude, co-dirigée par un enseignant-chercheur de l'Université Rennes-1, identifie des facteurs contributifs à l'amincissement de la matière grise dû à l'alcoolisation chez les adolescents. Garçons et filles ne seraient pas tous logés à la même enseigne. 

 
Pour cette étude, 726 adolescents (dont 418 filles) ont subi un IRM du cerveau à 14, 16 puis 19 ans. Ils sont français, allemands, irlandais et britanniques. "Les scientifiques ont analysé les modifications du volume de leur matière grise, et leur fréquence d'alcoolisation. Des questionnaires de personnalité leur ont également été proposés" détaille cette étude.
 

L'alcool est neurotoxique

 
Il est communément admis pour la communauté scientifique que l'alcool a des effets neurotoxiques, ce qui favorise l'amincissement de la matière grise dans les cerveaux en développement des adolescents.
 

Et cela est confirmé dans l'étude : "les adolescents chez qui on a observé, sur cette période de cinq années, un amincissement plus important de la matière grise dans les régions frontales et temporales, ont déclaré plus fréquemment s'alcooliser de manière sévère (avec pertes d'équilibre, difficultés d'élocution, vomissements ou encore amnésies)." Mais les scientifiques sont partagés sur le lien de cause à effet, car cet amincissement peut être dû à l'environnement du sujet et diverses pathologies.
 

Des facteurs différents pour les filles et les garçons

 
Ces travaux publiés le 18 décembre amènent de nouvelles pistes de réflexion pour aborder ce phénomène. Les résultats obtenus démontrent que "chez les filles, cette association entre modifications de la matière grise au cours du temps et escalade de l'alcoolisation est particulièrement forte. Chez les garçons uniquement, les questionnaires de personnalité ont montré une association entre impulsivité et alcoolisation."

Pour ainsi dire, les jeunes filles seraient plus disposées à s'alcooliser si elles ont vu leur matière grise s'amincir, tel un cercle vicieux : plus je bois, plus je perds de la matière grise et plus j'en perds, plus je serai disposée à boire. Alors que chez les garçons, c'est leur caractère "impulsif" qui les entraînerait plus facilement vers les alcoolisations.
 
Ces résultats ne sont pas à enregistrer comme une vérité générale. Des amincissements de matière grise ont aussi été observés chez les adolescents déclarant ne boire que très peu. Pour les scientifiques à l'origine de cette étude, chez ces adolescents peu portés sur la boisson, leurs "modifications de la structure cérébrale pourraient contribuer à prédire l'apparition d'une consommation à risque."

Des études complémentaires doivent être entreprises pour identifier d'autres facteurs entraînant l'alcoolisation chez les adolescents et les effets sur leurs cerveaux.
 
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