Mythe ou réalité, l'exposition Celtique ? présentée au Musée de Bretagne-Les Champs Libres de Rennes interroge la celtitude bretonne, et y apporte une réponse nuancée. Pour le musicien et ardent défenseur de la culture bretonne Alan Stivell, cette identité celtique est une réalité, sans aucun doute.
La discorde tient dans un point d'interrogation.
Chantre de la celtitude, Alan Stivell avait été consulté pour l'exposition visible actuellement au Musée de Bretagne, il avait même accepté d'en être le parrain. Froissé dans ses convictions par le point d'interrogation qui en ponctue le titre "Celtique ?" ,il a décidé de retirer son parrainage. Et justifie son choix dans un long message posté sur son compte Facebook.
Pour la conservatrice du Musée de Bretagne-Les Champs Libres Manon Six, ce retrait n'est pas une surprise : "Nous savions que sa vision était différente. Il n'a pas retrouvé dans l'exposition l'expression de ses convictions, qui constituent une grande partie de sa vie artistique et militante, ce que nous comprenons parfaitement."
Celte ou pas celte ?
Le propos de cette exposition chronologique qui retrace l'histoire bretonne des mégalithes néolithiques à nos jours, est d'interroger l'identité celtique de la Bretagne.
"Il y a des faits tangibles, scientifiques, mais aussi une construction de cette identité qui n'est pas scientifique. L'héritage celte est à la fois une réalité historique, et un concept à la mode, un produit marketing qui fait vendre, un lieu commun." explique Manon Six.
Beaucoup trop d’éléments sont montrés de façon sectaire et idéologique.
Alan Stivell
Pour Alan Stivell, le traitement de ces deux visions de l'identité celtique n'est pas traité de façon équilibrée dans l'exposition : "L’objectivité serait (comme chacune sait) une parité entre les deux grands points de vue. Ce n’est pas du tout le cas. La réponse vraiment positive à cette question (ma position) est très très loin de bénéficier d’une parité."
Loin de vouloir remettre en question l'identité celtique de la Bretagne, cette exposition vise à montrer qu'elle répond à la fois à des faits historiques, et à notre besoin du mythe, du rêve.