Destinés à faire diminuer la douleur et le stress de patients lors de certains soins médicaux, 30 casques de réalité virtuelle viennent d'être mis à disposition de services du CHU de Rennes faisant déjà appel à l'hypnose.
Les casques de réalité virtuelle ne sont plus réservés aux amateurs de jeux vidéos. Partout, ils investissent les hôpitaux et les maisons de retraite. Un outil loin d'être seulement ludique. Il permettrait d'apaiser certains maux.
Grâce au fonds de dotation Nominoë, le centre hospitalier régional universitaire de Rennes est désormais équipé de trente casques de réalité virtuelle. Baptisées "les bulles apaisantes de Nominoë", ces lunettes holographiques sont proposées dans 17 services de l'hôpital : au SMUR, dans les services de cardiologie, d'anesthésie-réanimation, échocardiographie, urologie, endoscopie digestive, hématologies adulte et pédiatrique, aux urgences adultes et pédiatriques, obstétrique, en gynécologie, en radiologie interventionnelle, en pneumologie oncologique, en soins palliatifs, en gériatrie et médecine interne.
Une promenade de santé ?
S'éloigner de la réalité souvent anxiogène d'un soin parfois douloureux pour une balade en bord de mer, à la montagne en été ou un voyage en montgolfière, tout en restant éveillé (dans un état de semi-conscience) et, si besoin, en contact avec les soignants, c'est ce que propose cet équipement.
"Une voix féminine ou masculine accompagne et module la respiration [du patient] selon les principes de l’hypno-analgésie", autrement dit ceux de l'hypnose appliquée aux soins.
Je décolle et un agréable lâcher-prise m’envahit.
Un patient témoigne : « le casque ajusté sur mon visage, des écouteurs posés sur mes oreilles. La séance débute. Une douce musique et les premières images me transportent dans la nacelle d’une montgolfière comme si j’y étais. Je décolle et un agréable lâcher-prise m’envahit. Je suis coupé de l’environnement hospitalier tout en sachant qu’un soignant prend soin de moi. »
Moins de médicaments
Plusieurs études cliniques ont démontré que "l’analgésie et l’apaisement des douleurs par l’utilisation de la réalité virtuelle sont aussi efficaces que les traitements pharmacologiques et dénués d’effets secondaires ». Moins de médicaments car moins de douleur per et post-opératoire, souvent majorée à cause de l’anxiété.
« Le casque de réalité virtuelle apporte également un bénéfice pour les soignants en rendant les soins plus aisés du fait d’un patient plus serein », rapporte le Professeur Yannick Mallédant, membre du Conseil d’administration du Fonds Nominoë.
Dans un second temps (probablement au printemps 2022), des casques de réalité virtuelle seront également proposés aux soignants du CHRU de Rennes pour les aider à surmonter une situation difficile.
Cette technologie à réalité virtuelle est sans doute appelée à se déployer encore plus dans nos établissements de santé. Depuis quelques années, les casques sont utilisés pour former des soignants. Du côté thérapeutique, ils peuvent aussi servir de support pour rééduquer des patients notamment victimes de phobies ou d'un accident vasculaire cérébral.