Réalité virtuelle : quand les nouvelles technologies se mettent au service de la santé

Les casques de réalité virtuelle ne sont plus réservés aux amateurs de jeux vidéos. Partout dans nos régions, ils investissent les hôpitaux et les maisons de retraite. Un outil loin d'être seulement ludique. Il permettrait d'apaiser certains maux.

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La start-up lyonnaise Lumeen propose dans une vingtaine d'hôpitaux et d'Ehpad des ateliers de réalité virtuelle pour stimuler et détendre nos aînés. Un outil pensé pour les acteurs du "bien vieillir". Un voyage à Versailles, dans le Grand Canyon ou au Japon sans bouger de son fauteuil, c'est désormais possible : "On est dans un autre monde, on va rajeunir grâce à ça" explique Colette, 82 ans, résidente d'un Ehpad de Vernaison, près de Lyon. Les créateurs de Lumeen, deux frères, viennent pour l'un du secteur médical et pour l'autre des nouvelles technologies. Ils ont souhaité allier leurs compétences pour développer un véritable outil thérapeutique pour les seniors. Pour l'heure, il s'agit d'apaiser, de réduire le stress et de stimuler la mémoire. Mais le corps médical s'intéresse de près à cette expérience.

L'idée c'est d'évaluer scientifiquement, avec l'aide des médecins, les bienfaits de notre solution  pour des personnes âgées, avec ou sans troubles cognitifs. 
Corentin Metgy, Co-fondateur de Lumeen

Une étude clinique va être lancée

Bonne nouvelle pour l'entreprise, elle vient de remporter, avec trois autres start-up, un appel à projet financé par AG2R La Mondiale . Elle va recevoir une dotation de 95 000 euros pour financer une première étude clinique et faire ainsi évaluer scientifiquement les bienfaits de cette solution.

Soigner les phobies

Avant d'être déployée dans les maisons de retraite, la réalité virtuelle est entrée chez les thérapeutes. A Bordeaux, certains d'entre eux utilisent désormais la TERV (Technique d' Exposition par la Réalité Virtuelle)  pour traiter les phobies. Des études montrent que le taux de guérison avoisine les 80% et que la durée de la prise en charge est relativement courte. Autrefois réservée aux militaires pour les stress post-traumatiques, cette technique est utilisée pour les angoisses, les phobies et même chez les patients qui ont fait un burn out. Le principe : immerger le patient dans l'environnement qui le stresse. Grâce au casque, son cerveau apprend peu à peu à gérer  cette situation. Et ça marche. Clarisse ne pouvait plus toucher un volant depuis 6 ans, une peur panique de conduire. Après 5 mois de traitement virtuel, sa vie a changé. "J'ai même récemment pris l'autoroute un samedi par temps de pluie" ! Inimaginable pour elle il y a quelques semaines.

Se relaxer pour déconditionner le cerveau des situations stressantes , cela marche pour les phobies, comme celle de la voiture ou de l'avion, mais aussi pour les dépressions et les burn out, qui touchent de plus en plus de salariés. Comme Isabelle, une infirmière qui a craqué il y a quelques mois. De violentes crises d'angoisse l'empêchaient de conduire et même de rester seule chez elle. Grâce au casque de réalité virtuelle, elle a repris le dessus très rapidement "Après 3 mois de traitement en réalité virtuelle, en plus d'une thérapie, on reparle déjà de reprise du travail" raconte-t-elle.

Le patient reprend confiance en lui et reprend la maîtrise de sa vie Il redevient acteur de sa vie et ne subit plus ces états d'anxiété
Anne Roche Psychanalyste clinicienne

 

La réalité virtuelle séduit de plus en plus les professionnels de santé. Et ses champs d'action sont très vastes. Elle est utilisée pour soulager les douleurs chroniques ou celle des grands brûlés pendant les soins. Elle permettrait également de réduire le stress lors de séances de chimiothérapies. Il existe cependant quelques contre-indications et des effets secondaires comme des nausées et des maux de tête. Mais il semble que ces techniques d'immersion soient prometteuses dans de nombreux domaines. Une science qui n'en est qu'à ses débuts. 
 

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