Dés le début de l'épidémie, la banque alimentaire a compris que les conditions de son action allaient changer avec le confinement, les restrictions de déplacements et les précautions sanitaires.
Non, la Banque alimentaire ne fait pas sauter des ponts! Au contraite, elle jette des ponts chaque fois qu'elle le peut entre le monde de la consommation alimentaire et celui des invisibles qui ont faim.
Mais depuis que le président de la République a déclaré la guerre au Covid-19, il est vrai que le bénévolat peut revendiquer une forme de résistance pour continuer d'agir malgré l'envahisseur : le coronavirus.
Mais pas de papi dans cette résistance-là pour cause de vulnérabilité accrue au Covid-19.
Le manque de bénévoles
Toutes les associations caritatives ont bien-sûr demandé aux retraités de plus de 70 ans de rester chez eux. La Banque alimentaire qui fonctionne comme un grossiste auprès de ses distributeurs, est donc confrontée au manque de bras dans ses propres rangs, comme ses partenaires. Quant aux jeunes, ils manquent de moyens de transport pour rallier Pacé.Depuis Pacé, la Banque alimentaire fournit habituellement 53 associations partenaires dans toute l'Ille-et-Vilaine, dont 18 épiceries sociales. Sauf les Restos du Coeur qui ont leurs propres réseaux.
Bon nombre d'associations manquent donc de bénévoles avec le confinement. Du coup, beaucoup de ces partenaires de la Banque alimentaire sont fermés, ou ne sont ouverts qu'un jour par semaine au lieu de deux.
Quelques associations ont tout de même tenu bon comme la Croix Rouge à Rennes et à Redon, comme Partage-Amitié-Solidarité à Saint-Erblon, l'EISSOR au Rheu ou les 4 saisons à Bruz. Mais beaucoup ont du mal à recruter d'autres bénévoles que des retraités.
La Banque alimentaire elle-même fonctionne à effectifs réduits ce mardi: 18 personnes au lieu de 35. Le grand hangar de Pacé accueille tout de même deux petits nouveaux de 45 et 50 ans. Ils ne peuvent pas travailler alors ils ont pensé offrir leurs bras. La Banque alimentaire leur fournit un justificatif comme un employeur, pour passer les contrôles.
Excès et pénuries de marchandises
La Banque alimentaire qui se nourrit des invendus du commerce de la grande distribution voit aussi changer la nature des marchandises à redistribuer: Les produits frais affluent parce que les consommateurs clients des supermarché les boudent en ce moment de crise au profit des produits ambiants, des conserves.
Pour la Banque alimentaire le défi est donc de faire face aux aléas : si les circonstances économiques font que les offres en légumes, en fruits, en produits carnés frais et fromages arrivent en quantité, alors ils sont systématiquement proposés aux associations partenaires pour limiter le recours au produits ambiants dont les stocks baissent comme dans les rayons des supermarchés. Une banane, un fromage … peuvent compléter un repas en lieu et place du riz ou des pâtes.
Nous travaillons sous contraintes mais notre responsabilité est d’assurer la poursuite de notre activité. » résume le président de la Banque alimentaire de Rennes, Gilles LE POTTIER.
La distanciation sociale
L'autre frein au fonctionnement ce sont les précautions sanitaires. Pour ralentir l'épidémie et pallier le manque de masques, on se tient à distance les uns des autres. À l'instar des commerces et supermarchés, la Banque alimentaire et ses bénévoles doivent trouver des solutions pour respecter les consignes gouvernementales.Une équipe de bénévoles temporaires de Pacé est venue porter main forte. Elle aide aussi à trier les marchandises périmées pour les recycler: alimentation animale, compostage ou méthanisation. La condition imposée est de débarrasser les produits de leur emballage.
Nous sommes très reconnaissants aux bénévoles qui répondent toujours présents, même en période de crise sanitaire, se réjouit le Président.
Pour la distribution les bénévoles se sont organisés en "drive". "Certes, c'est un fonctionnement est en mode dégradé mais les produits sont préparés à l’avance pour limiter le temps de contact entre bénévoles et personnes extérieures" ajoute le président.
Les chauffeurs des associations partenaires se garent à l'extérieur du hangar, le coffre ouvert.
On les charge en fonction de leurs commandes et en gardant les distances contre le cornavirus, et c'est parti!