Comme dans de nombreuses villes de France, une manifestation a parcouru les rues de Rennes contre la nomination de Michel Barnier à Matignon. "On n’a pas voté pour cela", "On veut montrer qu’on ne se laissera pas faire", entend-on un peu partout dans le cortège, laissant entrevoir de la colère, des regrets et de la déception.
"Un président n’est pas un roi, il doit respecter la démocratie" a écrit Sylvie sur sa pancarte qu’elle brandit bien haut. Elle s'est déplacée depuis Chateaubriant ce 21 septembre pour venir manifester à Rennes. "Un président, ce n’est pas un roi, il doit écouter le peuple, martèle-t-elle. On n’a pas voté ça en juillet !"
Un "déni de démocratie"
Mellie, militante de la France insoumise, ne dit pas autre chose. "Quand il y a eu la dissolution, nous nous sommes mobilisés. Le Nouveau front populaire a vu le jour. Notre vote a été clair et là, on assiste à un déni de démocratie."
Marie Mesmeur, élue en juillet député LFI dans la 1ère circonscription d’Ille-et-Vilaine, acquiesce : "ce gouvernement, c’est un coup de force de Macron qui s’assoit sur notre démocratie !"
"Les gens se révoltent"
"Ayez un peu de courage, arrêtez les élections," suggère Daniel. L’ancien sociologue comprend parfaitement que les Rennais soient descendus dans la rue. "C’est normal que les gens se révoltent, on devrait être beaucoup plus nombreux dans la rue."
"Barnier a perdu les élections et il est Premier ministre, ça ne colle pas", s’indigne Marie Mesmeur.
Dans le cortège, beaucoup disent craindre le pire, "une droitisation du gouvernement". "Déjà, avant on a eu la Réforme des retraites, des textes qui passaient par 49.3 mais avec un Premier ministre nommé avec l’assentiment du Rassemblement national, on a peur !"
"Barnier démission, Macron destitution !"
Les 400 manifestants ont défilé dans le calme tout en demandant la démission du Premier ministre et la destitution du Président.
Le gouvernement n’est pas encore nommé, mais "on veut montrer qu’on ne se laissera pas faire !" conclut Mellie.