"C’est difficile d’être enfermé 22h sur 24". Le travail en prison, un moyen de s’évader et de se reconstruire

Ce 1er décembre, le Tour de France du travail pénitentiaire faisait étape à la prison de Vezin près de Rennes. La prison cherche de nouveaux marchés pour les détenus, les employeurs ont besoin de main d’œuvre. De nouveaux liens sont donc à imaginer. Une trentaine de chefs d’entreprise sont venus découvrir les ateliers de production du site.

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"Il y a des choses à imaginer", confie Virginie Gobin, la directrice de  Brient Charcuterie à Mordelles en achevant la visite des ateliers de la prison de Vezin. 1 200 mètres de hangar dans lesquels une soixantaine de détenus s’affairent pour livrer entre 5 et 8 clients chaque jour.

"Nous, poursuit-elle, nous travaillons dans l’agroalimentaire et nous avons besoin de trouver des salariés pour remplir nos ateliers de fabrication. On peut sans doute ouvrir nos portes à ses nouveaux salariés. Il faut y réfléchir."

"Aujourd’hui, le travail en prison est peu connu et très méconnu, regrette Pascal Foucault, le responsable des ateliers. À la prison, on pourrait employer 80 à 100 personnes au lieu des 60 actuelles. Nous avons deux alvéoles de disponibles et des détenus qui souhaitent travailler."

Le travail, une chance

Les détenus travaillent de 8 à 13h30 avec une pause de 20 minutes. Ils font des journées de 5h50, payées 5 euros 18 de l’heure (45% du SMIC).

"Mais travailler, c’est une chance, explique Pascal Foucault, cela permet de sortir de sa cellule et se reconstruire, de gagner de l’argent pour indemniser les parties civiles ou pour envoyer à sa famille et puis cela compte aussi pour les remises de peine."

Dans ce box ci, les détenus conditionnent des compotes, dans celui-là, ils assemblent des panneaux de circulation routière, dans celui d’après, des chargeurs… "Nous faisons principalement des activités de conditionnement, détaille Pascal Foucault. Le but c’est de faciliter la réinsertion et d’éviter la récidive."

Préparer l’avenir

 

"Travailler, c’est important, quand on arrive en prison, confirme Franck, c’est difficile d’être enfermé 22h sur 24. Travailler, ça permet de s’occuper, d’acquérir des compétences et de s’évader de la cellule."

Le fait de croiser les chefs d’entreprise lui a comme ouvert une petite porte. "C’est important pour le futur. Ça aide à se rebooster et je peux leur dire, le jour où j’aurai fini ma peine et payé ma dette à la société, je serai là, j’existe."

Gagnant-Gagnant

 

Aujourd’hui, 25% des détenus de la prison de Vezin travaillent dans les ateliers. Un chiffre que le gouvernement souhaite voir doubler d’ici 2027.

Le président du Medef de Bretagne, Hervé Kermarrec, y croit. "Les entreprises ont besoin de main d’œuvre, les détenus qui quittent les établissements pénitentiaires ont besoin de se réinsérer. Ce pourrait être un projet gagnant-gagnant ! "

(Avec Sandrine Ruaux)

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