CARTE. Treize morts après des tirs de la police pour des refus d’obtempérer en 2022

En 2022, treize personnes, 6 conducteurs et 7 passagers, sont mortes après des tirs de la police dans le cadre de refus d'obtempérer. Voici, sur notre carte interactive, les affaires de la plus récente à la plus ancienne.

En 2022, les tirs de policiers sur les véhicules en mouvement ont augmenté et cela signifie pour David Leveau, secrétaire régional SGP Police Bretagne, que "les forces de l'ordre mettent de plus en plus leur vie en danger". 

Des refus d'obtempérer qui se transforment en drame

Les syndicats de police mettent en avant la hausse des refus d'obtempérer pour des situations de fuite liées à des défauts d'assurance, de la consommation de stupéfiants ou d'alcool. "De plus en plus d'individus sont prêts à prendre des risques et les forces de l'ordre sont dans l'obligation d'intervenir" précise le syndicaliste Breton.

Sur les treize décès de 2022 liés à des tirs de police sur des situations de refus d'obtempérer, l'un a eu lieu en Bretagne. Le 7 septembre lors d'une opération antidrogue, vers une heure du matin, sur la route de Lorient en sortie de rocade, quatre véhicules de la BRI (brigade de recherche et d'intervention) en filature tentent d'intercepter un véhicule suspect.

Lire : Rennes. Un mort après un refus d'obtempérer lors d'une opération antidrogue 

Mais celui-ci refuse de s'arrêter et percute dans sa fuite des véhicules des forces de l’ordre, blessant l’un des fonctionnaires, indique de procureur de la République de Rennes Philippe Astruc. 

La carte des tirs mortels en 2022 liés à des refus d'obtempérer

Retrouvez sur notre carte interactive les lieux, date et situations durant lesquelles les événements ont eu lieu. En cliquant sur l'une des localisations, vous aurez accès aux informations sur la nature du drame.

L'augmentation des refus d'obtempérer

En 2021, environ 27.700 refus d'obtempérer ont été enregistrés par les policiers et les gendarmes, soit une hausse de près de 50% en dix ans, selon les chiffres officiels.

Parallèlement, les tirs policiers sur les véhicules en mouvement ont augmenté, ce que les syndicats de police attribuent à la hausse des refus d'obtempérer mais que Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS et spécialiste des questions de police, réfute. Pour le chercheur il y a une "décorrélation complète" entre les deux phénomènes qui penche pour une loi voté le 28 février 2017, l'article 435-1 alinéa 4 du code de la sécurité intérieure, qui permet de tirer sur les occupants d'un véhicule "susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui".

Un syndicat de police contacté par l'AFP préfère mettre en lien l'augmentation du nombre de refus d'obtempérer au nombre croissant de conducteurs sans permis, 620.000 en 2021 contre 500.000 en 2011, selon le décompte de la Sécurité routière. 

Les 11 refus d'obtempérer en 2022 ayant entraîné des tirs mortels

  •  Paris

Le 14 octobre, deux policiers font usage de leur arme lorsque, selon eux, un véhicule qu'ils souhaitent contrôler redémarre. Le conducteur, 32 ans, est mortellement blessé. 

Un policier de 25 ans est mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

  • Grenoble

Le 6 octobre, une femme de 18 ans, passagère d'un véhicule pourchassé par la police est tuée. Le conducteur, 30 ans, qui avait échangé des coups de feu avec les policiers, est mis en examen et écroué.

  • Nice

Le 7 septembre, un jeune homme de 24 ans qui circulait à bord d'un véhicule volé est touché après son refus d'obtempérer. 

L'auteur du tir mortel, un policier de 23 ans, est mis en examen pour violences volontaires avec arme ayant causé la mort sans intention de la donner.

  • Rennes

Ce même 7 septembre, une passagère de 22 ans est tuée lors d'une opération antidrogue.

Une information judiciaire est ouverte contre le conducteur du véhicule qui aurait refusé d'obtempérer et foncé en direction du policier. La procédure contre le policier est classée sans suite.

  • Neuville-en-Ferrain (Nord)

Le 30 août, un conducteur de 23 ans est tué lors d'un contrôle auquel il tentait de se soustraire.

Le policier auteur du tir est mis en examen pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

  • Vénissieux (Rhône)

Le 19 août, deux policiers font usage de leur arme à plusieurs reprises lors d'un contrôle tuant le conducteur de 26 ans et son passager de 20 ans. 

Selon le parquet, au moment du contrôle, le conducteur aurait enclenché la marche arrière puis la marche avant, "percutant un policier". 

  • Sospel (Alpes-Maritimes)

Dans la nuit du 14 au 15 juin, un policier tire sur une fourgonnette avec laquelle des passeurs venaient de forcer un barrage. Un migrant égyptien de 35 ans est tué.

  • Paris

Le 4 juin, des fonctionnaires de police à VTT font feu à neuf reprises sur un véhicule soupçonné de refus d'obtempérer lors d'un contrôle, tuant une passagère de 21 ans.

Le conducteur, 38 ans, est mis en examen. Une information judiciaire est ouverte. 

  • Paris

Le 24 avril, un policier, armé d'un fusil d'assaut, tue près du Pont-Neuf un conducteur de 25 ans et son passager de 31 ans, qui auraient tenté de se soustraire à un contrôle. Il est mis en examen, notamment pour homicide volontaire concernant le conducteur.

  • Berre-L'Etang (Bouches-du-Rhône)

Le 12 avril, un homme de 21 ans, passager, est mortellement blessé lors d'une opération antidrogue. Les suspects, montés à bord de leur véhicule, auraient "refusé de s'arrêter", provoquant des "tirs de riposte", selon une source proche du dossier. Trois informations judiciaires sont ouvertes dont une sur les tirs des policiers.

  • Sevran (Seine-Saint-Denis)

Le 26 mars, un policier tue par balle un automobiliste de 33 ans lors d'un contrôle. Il est mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

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