Ces grandes batailles qui ont fait l'Histoire de France (3/4) : les Bretons plient à Saint-Aubin-du-Cormier

La Bretagne se soumet au roi de France après la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, en 1488. Les combats se gagnent ou se perdent sur les champs de bataille, parfois, en quelques minutes, mais se poursuivent longtemps dans les mémoires.

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[Article précédemment publié en juin 2019]

Le 28 juillet 1488, à Saint-Aubin du Cormier, des milliers d’hommes périrent en quelques heures.

En cette fin de Moyen Âge, le roi de France a fort à faire avec les Anglais. La guerre de 100 ans s’éternise. Les Bretons, comme d’autres, en profitent pour se révolter et affirmer leur indépendance. C’est la "Guerre folle".

Mater les rébellions

Les ducs de Bretagne font construire le château de Saint-Aubin du Cormier, en 1220. Il devait protéger la Bretagne. Mais les guerres ont une fin, et la France vient de l’emporter.

Louis XI décide de mater les rébellions des ducs et des princes de son royaume. Les troupes royales avancent en terre bretonne et s’emparent tour à tour de Chateaubriand, d’Ancenis, de Fougères.

Le 28 juillet 1488, l’armée du Roi de France et celle du Duc de Bretagne se retrouvent face à face, 20 à 25 000 hommes vont bientôt s’affronter.

Les forces en présence

L’armée du duc de Bretagne est composée de l’ost Breton, de 2 500 fantassins Gascons et Béarnais, de 700 lansquenets Allemands, de 300 archers Anglais, des Castillans, 11 à 12 000 hommes en totalité.

Face à elle, l’armée royale est forte de 10 000 à 15 000 hommes, dont l’infanterie suisse, "les plus beaux hommes du monde", 200 archers de la garde royale, 800 arbalétriers. Et des nobles bretons ayant rallié le Roi. Elle est commandée par Louis II de la Trémoille, considéré comme l’un des meilleurs capitaines du moment.

Les deux armées se faisaient face

Yves Coativy

Professeur d'histoire médiévale


"À l’époque, raconte Yves Coativy, professeur d’histoire médiévale à l’université de Brest, "avant les batailles, les troupes s’organisaient de part et d’autre. Un grand rectangle au centre, avec les nobles et les cavaliers, un flanc droit, un flanc gauche et les deux armées se faisaient face ".

La bataille débute par un échange d’artillerie. C’était alors la coutume de tirer au début du combat, car il fallait beaucoup de temps pour recharger les canons.

Des milliers de morts en quelques heures

L’armée bretonne lance une première attaque et s’enfonce sur le flanc droit des forces royales. La contre-offensive est immédiate. Une faille est créée dans les rangs bretons, la cavalerie du roi s’y engouffre.

Les Bretons doutent, commencent à reculer. Le massacre commence. Yves Coativy décrit "la chasse, les soldats francs qui tuent, pillent, laissent les Bretons nus sur la lande". En quelques heures, 1 500 soldats du roi, et 5 à 6 000 soldats bretons, ont trouvé la mort.

Le traité du Verger est signé le 19 août 1488. François II, le duc de Bretagne, ne pourra marier ses filles sans le consentement du roi. En 1491, après quatre années de guerre, Anne de Bretagne est contrainte d’épouser Charles VIII. La Bretagne fait désormais partie du royaume de France. En 1532, elle sera définitivement annexée par le traité d’union.

Une blessure encore vive pour certains

En 1926, des nationalistes bretons érigent une stèle sur le site des combats. Ils voient en Saint-Aubin comme la bataille qui fit perdre son indépendance à la Bretagne… une indépendance qu’il faut donc reprendre. 


Une histoire que s'approprient les habitants de la commune, même si ce fut une défaite. 


 

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