Cinquième vague du Covid : le service de réanimation du CHU de Rennes sait qu'il ne pourra pas pousser les murs

Ce 2 décembre 2021, 48 malades du Covid sont hospitalisés au CHU de Rennes dont 14 en réanimation. Le service est plein, les soignants inquiets, il faut faire face à cette cinquième vague.

En trois semaines, le nombre de patients dans le service de réanimation du CHU a doublé. Sur les 24 lits de l'unité, 14 sont occupés par des malades Covid. "Le service est plein, et on sait qu'on ne pourra pas pousser les murs", s'alarme le professeur Yves Le Tulzo, chef du service. 

Fin octobre, en Ille et Vilaine, le taux d'incidence était autour de 50 pour 100 000 habitants, il est monté en flèche pour atteindre 264, le 28 novembre. Cinq fois plus.

"On sait qu'on peut transformer des salles d'opération en salles de réa, on l'a déjà fait, mais on ne pourra pas pousser les murs. Et nous n'avons pas le personnel pour gérer des afflux massifs de malades " soupire le médecin. 

Sur les 14 patients, 12 n'étaient pas vaccinés

"Nous n'avons pas à juger, les gens ont décidé en leur âme et conscience, nous nous sommes les petits fantassins de la santé, on fait face"  explique calmement Tanguy Floc'h. L'infirmier a du retrouver les gestes qu'il aurait aimé oublier, s'habiller et se déshabiller entre chaque chambre, chaque patient. 

Et puis, les respirateurs artificiels, les retournements de patients pour les aider à mieux retrouver leur souffle.

On a heureusement une meilleure connaissance de la maladie qu'au moment de la première vague, mais les difficultés restent les mêmes confie le professeur Le Tulzo.

"D'habitude, en réa, les patients restent quelques jours, une semaine. Là, dans les cas de Covid, les durées de séjour sont beaucoup plus longues, 15 jours, 3 semaines. C 'est aussi pour cela que nos services saturent."

Plan blanc

Le 19 novembre, le CHU de Rennes a déclenché son Plan Blanc pour parer à toute éventualité. "On rappelle les gens sur leurs jours de repos, sur leurs vacances, ils font des heures supplémentaires" souligne le chef de service, "mais ça ne peut pas durer infiniment."

"Notre inquiétude c'est de ne pas pouvoir admettre des patients qui auraient besoin, on essaye de faire au mieux face à des patients qui ont des Covid très sévères" se soucie Flora Delamaire, médecin réanimateur. 

Certains ont du mal à cacher une certaine forme de lassitude, "la première vague, on ne connaissait pas la maladie, on n'avait pas de traitement. Là, on est à la cinquième, il y a un vaccin. Les malades qui arrivent, ce sont des gens qui sciemment ne se sont pas vaccinés. C'est un peu épuisant."

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