Sur l'affiche, une petite loutre vous regarde. Elle annonce le retour du festival I'm from Rennes qui, jusqu'au 17 septembre, va programmer 100% d'artistes locaux. Pour la première fois, il est aussi 100% gratuit. 10 jours de concerts et de propositions artistiques à Rennes et dans la métropole. Parmi les lieux de rendez-vous, la prison Jacques-Cartier, aujourd'hui désaffectée.
Depuis sa création en 2012, le festival I'm from Rennes (IMFR) réserve une place de choix à la scène rennaise émergente. Il marque aussi la rentrée musicale dans la ville.
Jusqu'au 17 septembre, plus d'une vingtaine de projets de tous styles musicaux seront ainsi programmés. Pourtant, l'organisation parle bien au singulier de cette "scène rennaise". "On n'arrive pas à montrer complètement l'éclectisme rennais tellement il est riche, développe Cédric Bouchu le programmateur, mais on essaie de couvrir un maximum de styles et au final on crée une unité, une "scène rennaise" qui comporte des talents exceptionnels. Ils ont en commun d'être indépendants dans leur démarche artistique, c'est ce qui crée cette unité."
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Le groupe "Clavicule" illustre cet état d'esprit. Un style garage assumé et deux albums au compteur.
"Le côté indé est un mot d’ordre" confirme Kamil Firganek, guitariste du groupe. Présent sur la scène du Pont du rock à Malestroit cet été, Clavicule est programmé pour la deuxième fois à IMFR. Le départ d'une série d'une vingtaine de dates en France et en Espagne ces deux prochains mois.
L'attachement est bien là entre les artistes et le festival. "On est content quand les programmateurs nous refont confiance, ça veut dire qu’’ils ont aimé ce qu’on a fait" souligne Kamil.
Investir des lieux insolites
Le poumon du festival reste les jardins du Thabor à Rennes, mais des concerts ont également lieu dans des communes voisines et quelques lieux moins ordinaires.
En partenariat avec les journées du patrimoine et du matrimoine, ainsi que la Ville de Rennes, IMFR propose un enfermement volontaire dans une prison.
L'ancienne prison Jacques Cartier sera investie par des danseurs et danseuses, comédiennes et comédiens, artistes plasticiens.
"On avait déjà fait ça pour la réouverture de la salle de la Cité en 2020, pour les 100 ans de la piscine Saint-Georges l'an dernier, rappelle Cédric Bouchu. A chaque fois, il en ressort une création originale inspirée de l'histoire du lieu. Cette année, ça fera aussi le pont avec le projet de la Métropole d’en faire un lieu ouvert à la création culturelle."
Un festival local et durable
I'm from Rennes vit avec son temps. De même que la parité est une réelle préoccupation, l'empreinte environnementale est soupesée.
Ainsi, l'ensemble des déplacements sont réalisés par une entreprise de transport à vélo. Jusqu'à proposer aux artistes d'aller chercher et ramener leurs instruments chez eux. "Ils peuvent alors venir en transports en commun" explique Cédric Bouchu.
100% gratuit
Pour la première fois cette année (11ème édition), l'ensemble de la programmation est gratuite.
"IMFR est attaché à la culture pour tous" justifie le programmateur. Si l'inflation des cachets des artistes a plombé les finances de certains grands festivals, ici, c'est la proximité avec les artistes locaux qui prime et "tous les artistes qui montent sur scène sont payés le même prix, même si un groupe qui a le vent en poupe s'est déjà fait repérer, c'est à prendre ou à laisser."
Pas certain toutefois que la gratuité perdure en 2024. Cela dépendra de la générosité de chacun.
L'organisation recherche encore des mécènes et un appel est lancé aux festivaliers, par exemple pour faire don de la consigne des gobelets. Le message au public est simple, dit Cédric : "c'est votre festival, prenez-le en mains !"