Des auditions très attendues en cette 2ème semaine du procès Outreau à Rennes

Le procès de Daniel Legrand, l'un des "acquittés d'Outreau" aujourd'hui accusé de viols sur quatre garçons qu'il aurait commis quand il était mineur, entre mardi à Rennes dans sa deuxième semaine avec les auditions très attendues des principaux tortionnaires Thierry Delay et Myriam Badaoui.

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L'audience doit être marquée mardi après-midi par le témoignage en visioconférence, depuis la prison où il est incarcéré, de Thierry Delay, condamné en 2004 lors du premier procès d'Outreau à Saint-Omer (Pas-de-Calais), à 20 ans de réclusion pour les viols de ses quatre fils.

L'un d'entre eux, Dimitri Delay, qui s'est porté partie civile, devait initialement être entendu mardi matin devant la cour d'assises des mineurs d'Ille-et-Vilaine, mais ses avocats ont annoncé à la reprise de l'audience peu après 9H00, qu'il n'était "pas en état" de le faire. Ses conseils n'ont pas pour autant exclu qu'il puisse venir témoigner avant la fin du procès, qui doit se terminer le 5 juin.

Une audition très attendue mercredi 

Mercredi, c'est la mère des victimes, Myriam Badaoui, dont les révélations changeantes avaient fait basculer l'affaire d'Outreau, qui sera auditionnée. Condamnée à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir violé ses enfants, elle a été libérée en 2011 après avoir purgé les deux-tiers de sa peine. Myriam Badaoui avait finalement avoué avoir menti en grande partie pendant l'instruction de l'affaire d'Outreau, qui portait au départ sur un réseau pédophile présumé.

Au final, sur les 17 personnes mises en examen par le juge Fabrice Burgaud, qui n'a concédé aucun regret lors de son audition par la cour vendredi dernier, treize furent acquittées à l'issue des procès de Saint-Omer en 2004 puis de l'appel à Paris en 2005. Un "fiasco judiciaire" au terme duquel même le chef de l'État, Jacques Chirac, présenta ses excuses aux acquittés, dont certains avaient fait près de trois ans de détention.

Une première semaine de procès intense

La première semaine de débats à Rennes, éprouvante pour les différentes parties, a été notamment dominée par les témoignages, douloureux mais flous, de Jonathan Delay, partie civile, qui a réitéré ses accusations d'abus sexuels contre Daniel Legrand et celui de son frère Chérif, qui a affirmé que l'accusé était coupable, mais lui aussi victime de viols.

Daniel Legrand, aujourd'hui âgé de 33 ans, avait été acquitté en 2005 des accusations de viols sur les enfants Delay postérieurs à sa majorité. Il comparaît à Rennes pour la période où il était âgé de 16 à 18 ans, jamais jugée. Il a lui aussi raconté au début du procès sa vie chaotique depuis qu'à l'âge de 20 ans, son nom et celui de son père homonyme (également acquitté d'Outreau), ont été mêlés à cette affaire.
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