Menace au couteau dans un collège à Rennes. Ce que l'on sait de cette agression d'un professeur par une élève

Ce mercredi matin, une élève du collège des Hautes-Ourmes à Rennes a "brandi un couteau" face à sa professeure d'anglais, avec "semble-t-il, l'intention de la tuer" selon le procureur de la République. Elle a été placée “en retenue” par la police. Elle a été désarmée par l'équipe enseignante, dont la direction a salué le courage. L'adolescente avait été exclue l'an passé d'un autre collège rennais, après déjà une agression à l'encontre d'un professeur. Voici ce que l'on sait de cette affaire.

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Les faits 

Les faits se sont produits “peu avant la sonnerie de 10h”, selon un élève du collège des Hautes-Ourmes à Rennes, plus précisément entre 9h30 et 9h50 selon le procureur de la République. Une jeune fille est arrivée en cours avec un grand couteau, la lame mesurait 17 centimètres, “avec semble-t-il l’intention de tuer sa professeure d’anglais”.  
Elle a brandi le couteau vers l'enseignante, qui s’est enfuie en courant. Elle l’aurait poursuivie avant d’être désarmée par le personnel enseignant, toujours selon le Procureur. 
Dans les autres classes, les élèves se sont confinés, selon les procédures acquises en cas d’intrusion ou de menaces d’attentat. 

Les cours ont été interrompus à 11h30, et une cellule d’écoute a été mise en place.

Le recteur d'académie, Emmanuel Ethis, qui "condamne fermement cette agression", s'est rendu immédiatement sur place pour apporter "son soutien à l'ensemble de l'équipe éducative et veiller à la prise en charge des élèves et du personnel", selon le communiqué.

Le recteur "souligne la réactivité des personnels qui ont géré la situation en ayant une réaction adaptée et ont ainsi permis que personne ne soit blessé".

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Les circonstances 

Selon les premiers éléments recueillis, mais dont tous n’ont pas été dévoilés par le procureur de la République, la confiscation peu avant du téléphone portable de l’adolescente fait partie du contexte de cette agression. La jeune fille de 12 ans avait, selon des propos recueillis sur place, “la rage au ventre”

Si la présence de ce couteau dans son cartable “n’est pas encore éclairée”, l’audition de la professeure d’anglais fait état de propos tenus à mi-voix par la jeune fille : “je suis folle aujourd'hui, j'ai envie de tuer quelqu'un aujourd'hui, j'ai envie de tuer les élèves qui ne m'aiment pas, et la personne qui est en face de moi. Ça s'est passé à Arras, ça va se passer aujourd'hui”.

Les suites judiciaires 

La jeune fille, mineure, a été placée officiellement “en retenue” après qu’un médecin a constaté que son état de santé le permettait. Cette retenue pourra être renouvelée une fois pour 12 heures. Une enquête criminelle pour “tentative d’homicide volontaire sur personne chargée d’une mission de service public” a été confiée à la Sûreté Départementale de Rennes. 
 
Le parquet national antiterroriste a été informé. En l'état des éléments transmis, “il ne souhaite pas se servir de ce dossier” a indiqué le procureur de la République, Philippe Astruc. 

L'adolescente semble souffrir “de troubles du comportement, de troubles de la communication” a indiqué Philippe Astruc. Elle a d’ailleurs été transférée au service psychiatrique du CHU Pontchaillou. Le parquet attend maintenant les éléments “d’un sachant” pour “prendre des décisions”, et en particulier ce qui peut faire suite à la “retenue” et à son éventuelle prolongation de 12 heures. 
 
“J’ai besoin de comprendre pourquoi un tel passage à l’acte” a précisé Philippe Astruc, qui dit "se poser juridiquement la question du discernement de cet enfant”

Dans la soirée, Philippe Astruc précisait que "la mineure âgée de 12 ans placée en retenue judiciaire dans le cadre de l’enquête pour tentative d’homicide volontaire sur personne chargée d’une mission de service public a fait hier soir l’objet d’un examen psychiatre à la demande du parquet". Cet examen a conclu que la mineure était "dangereuse pour elle-même" et que "son état nécessitait des soins en milieu spécialisé"

Ce que l’on sait de la famille de la jeune fille 

La jeune collégienne, née en 2011, est l’aînée de la famille. Selon les informations recueillies par France 2, elle aurait été exclue d’un autre collège rennais, le collège des Chalais, après un conseil de discipline.  
Le motif était déjà une agression envers du personnel éducatif, selon un membre du syndicat FSU interrogé, qui précise qu’elle avait également été exclue d’un collège à Marseille. 
 
Elle avait fait l’objet d’un signalement auprès des services de protection de l’enfance du Département d’Ille-et-Vilaine. Le père, notamment, demandait des mesures de soins pour sa fille aînée. Des actions devaient être mises en place. 

Sa famille, d’origine mongole, est, par ailleurs, “sans histoire” selon le procureur. 

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