Menace au couteau dans un collège à Rennes. L'adolescente avait déjà été exclue d'un autre établissement

Dans un collège de Rennes, une élève a menacé en classe sa professeure d'anglais avec un couteau. L'adolescente a été maîtrisée par le personnel et arrêtée par la police. Une cellule d'écoute est mise en place. L'adolescente avait déjà été exclue d'un autre établissement l'an passé après avoir agressé une enseignante.

Les faits se sont déroulés ce mercredi matin au collège des Hautes-Ourmes à Rennes.

Un peu avant 10h, "une élève a menacé en classe un professeur avec un couteau", a indiqué l’équipe de direction dans un message aux parents d’élèves de l’établissement. 

Elle a été maîtrisée dans un des couloirs par des adultes et arrêtée ensuite par la police de Rennes. "Il n'y a aucun blessé", précise encore la direction.

"Avec l'intention, semble-t-il, de tuer sa professeure d'anglais..."

Selon les premiers éléments fournis par le procureur de Rennes, "l'élève est venue en cours, armée d’un grand couteau, avec l’intention semble-t-il de tuer sa professeure d’anglais."

Pendant le cours, "elle a brandi le couteau vers la victime qui s’est enfuie en courant. Elle l’aurait suivie avant d’être désarmée par le personnel de l’établissement."

Une enquête criminelle confiée à la sûreté départementale de Rennes a été ouverte par le parquet de Rennes. 

Lire : DIRECT. Menace au couteau dans un collège à Rennes. Suivez la conférence de presse du procureur

Cours suspendus, cellule d'écoute

Au collège, les cours ont été suspendus ce matin à 11 h 30. Il y a eu un appel au micro pour proposer aux élèves qui le souhaitaient d'aller voir l'infirmière. 

Une cellule d’écoute a été activée, et les élèves autorisés à quitter l'établissement. 

Une camarade de classe : "la prof lui avait confisqué son téléphone, elle a dit... je vais la tuer. On ne l'a pas crue"   

Selon l'une de ses camarades de classe, l'élève aurait prévenu certains de ses amis "qu'elle voulait tuer la prof, parce qu'elle lui avait confisqué son téléphone portable la semaine dernière. Mais personne ne l'a crue."

"Ce matin, la prof est venue à côté d'elle parce qu'elle jouait avec des ciseaux. Et elle a dû voir le couteau en dessous la table, un grand couteau de cuisine. Alors la prof s'est levée pour aller ouvrir la porte, elle avait comme les larmes aux yeux. Et l'élève s'est mise debout en brandissant le couteau... Et elle lui a couru après, avant que des adultes ne l'attrapent".

Exclue d'un autre collège après avoir tenté de frapper une enseignante

Selon cette camarade de classe, l'adolescente avait été exclue d'un autre collège l'an passé. Ce que confirme, Justine Marti, secrétaire départementale, du syndicat FO des lycées et collèges d'Ille-et-Vilaine.

"L'élève était passée en conseil de discipline en fin d'année dernière dans un autre collège rennais, les Chalais, après avoir tenté de frapper une professeure de lettres. Et elle avait été exclue. L'enseignante était sous le choc. Là, on est consterné. Enseignant devient une profession où se faire agresser au travail est en train de devenir normal"

Justine Marti/ Force ouvrière

durée de la vidéo : 00h03mn29s
Interview Justine Marti, déléguée Force ouvrière ©France Télévisions

Pour Matthieu Mahéo, secrétaire académique du SNES-FSU Bretagne, "c'est un événement isolé, mais qui intervient dans un contexte où la tension n'est pas vraiment redescendue depuis l'assassinat de Dominique Bernard avant les vacances de la Toussaint".

Cette affaire intervient deux mois jour pour jour après l'assassinat de Dominique Bernard, professeur de français poignardé à mort à Arras (Pas-de-Calais) le 13 octobre 2023, quasiment trois ans jour pour jour après l'assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty, le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), deux drames qui ont profondément marqué la communauté enseignante.

"On est dans ce climat de menaces qui pèsent sur les établissements, dans un climat plus général de tension", a estimé le syndicaliste.

Pour les parents d'élèves, "effroi, tristesse et solidarité avec les enseignants"

Situé dans le quartier populaire du Blosne, dans le sud de Rennes, le collège Les Hautes Ourmes est un établissement public qui accueille près de 700 élèves, classé REP+ (Réseau d'éducation prioritaire). 

Après les évènements de la matinée, l'Association des parents d'élèves du collège a tenu à manifester son soutien à l'équipe enseignante de l'établissement. 

"Nous avons appris, avec effroi et tristesse, l’agression au couteau d’une professeure. Nous avons une pensée particulière pour cette enseignante. Nous souhaitons également dire notre solidarité et notre admiration à l’ensemble de l’équipe éducative et tout l'ensemble du personnel du collège."

"Nous savons votre professionnalisme et votre engagement au quotidien auprès de nos enfants. Nous savons votre détermination à les faire grandir dans ce monde complexe. Nous savons aussi l’attention que vous leur portez, de manière collective et individuelle. Nous en sommes témoins tous les jours. Nous imaginons votre désarroi aujourd’hui et voulons vous dire que nous sommes à vos côtés."

Association des Parents d'élèves du Collège des Hautes-Ourmes

De son côté, la maire de Rennes Nathalie Appéré a salué le sang-froid des équipes du collège et apporté son soutien à la communauté éducative et aux élèves.

Avec AFP

 

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