Rennes. Manifestation des Gilets jaunes: 2 000 manifestants et des dégradations

Les Gilets jaunes, mobilisés pour une dixième journée de manifestation ce samedi 19 janvier, se sont donné rendez-vous à Rennes, pour un « effet de masse ». Plusieurs groupes se distinguent en centre-ville. L'hyper-centre a été bouclé par les forces de l'ordre. 

L'hélicoptère de la gendarmerie survolait encore le centre-ville en fin d'après-midi, des groupes de manifestants déambulant encore ça et là, après que les forces de l'ordre aient dispersé le plus gros du cortège à l'aide de tirs de gaz lacrymogène. Les sources policières ont dressé un premier bilan de l'après-midi, avec entre 2 000 et 3 000 manifestants comptabilisés.

Des petits groupes de manifestants ont notamment déambulé aux abords du quartier du Collombier, allumant ça et là des feux de poubelles, et essuyant des tirs de gaz lacrymogènes. Selon nos journalistes sur place, des flash balls ont été tirés, au vu de certains des manifestants blessés. 

"On est en train de nous bombarder de lacrymos,  tout ça c’est une catastrophe" témoignait une dame sur la place de la République, "c’est la première fois que je vais à une grande manifestation, je suis horrifié, j’ai peur, j’en tremble".

D'autres plus rompus aux manifestations cherchaient à en découdre avec les forces de l'ordre, sans que cela ait violemment dégénéré. La Prefecture a compatbilisé 16 blessés, dont 6 parmi les forces de l'ordre. En fin d'après-midi derrière la place de la République, un homme de 27 ans a été blessé à l'oeil suite à un tir de grenade de désencerclement. 

Il a été opéré à l'hôpital de Pontchaillou a indiqué sa mère dans une video, et perdu son oeil.
  

Un manifestant âgé de 74 ans a été victime d'un accident cardiaque et a été pris en charge par les "médics" issus du service d'ordre des Gilets jaune.

Une infirmière lui a fait un massage cardiaque, en attendant l'arrivée d'une ambulance. "Nous avons prévenu la police que nous avons un blessé au sol et qu'il  ne fallait pas intervenir, et ils sont quand même intervenu avec des gaz lacrymogènes" déplore une ambulancière, membre des "médics".
 


De son côté, la maire de Rennes Nathalie Appéré (PS) a dénoncé samedi soir "des dégradations inadmissibles de commerces et de mobilier urbain" et annoncé son intention de porter plainte "pour les dégradations commises sur l'espace public".
    
Dans un communiqué, elle a condamné "ces violences qui desservent les revendications portées par les gilets jaunes".

Rumeur


Tout au long de l'après-midi, une rumeur a enflé suite au malaise d'une manifestante, prise en charge par le SAMU. Alimentée également par plusieurs live Facebook et de leurs commentaires, l'information d'une femme dans le coma "suite à un tir de flashball" a circulé. Cette femme a même été donnée pour morte: "un gilet jaune me confirme la mort de cette mamie" indique même le post de la page En marche pour la révolution, partagé plus de 1 500 fois, et démenti à l'AFP par la Préfecture.

La femme avait fait une crise d'asthme à cause des gaz lacrymogènes.
 


Dispersion des manifestants

Après plusieures heures de déambulation, le gros du cortège a été repoussé des abords de la place de la République par des cordons de CRS qui ont utilisé des jets de gaz lacrymogènes. Les manifestants ont alors reflué vers l'esplanade Charles-de-Gaulle, en se dispersant en plusieurs groupes. Les forces de l'ordre "nassent" ainsi les manifestants, les éloignant progressivement du centre-ville.

 

Alors que les rapports se tendent entre une partie des Gilets jaune et les forces de l'ordre autour de la place de la République, un cortège a continué sa déambulation, sans vraiment de parcours, en tournant autour du boulevard de la Liberté et la place de Bretagne.

Entre la place de la mairie, fermée par un cordon de CRS, et la place de la République, plusieurs groupes de Gilets jaunes circulent, avec des motivations diverses.

 


Retrouvailles en centre-ville


Les Gilets jaune venus des quatre départements bretons, après leur pique-nique sur le parking aux abors du Roazhon Park, ont pris la direction du centre-ville.
 

Sur les quais, à hauteur de la place de la Répblique, ils ont rejoint un deuxième groupe qui les attendaient aux bords de la place de la Mairie. L'entrée de la place de la mairie est barrée par des cordons de CRS, tout comme l'hyper-centre. Des premiers tirs de lacrymos s'y sont fait entendre. Un cortège s'est ensuite écarté pour se diriger dans l'avenue janvier puis boulevard de la Liberté.

 
 

Opération escargot et pique-nique


La journée avait débuté par une opération escargot sur la rocade de Rennes, après un rendez-vous donné aux groupes de la région  sur le parking d’un centre commercial en périphérie, dans la commune de Pacé.

Alors que se tiennent des réunions dans le cadre du grand débat national, ces Gilets jaunes ne désarment pas. "Pourquoi ?"  répond Tristan Lozac’h, le porte-parole du groupe le pouvoir du peuple 22, « parce que les mesures annoncées ne nous conviennent pas du tout ». Quant au grand débat, " la plupart n’y croient pas, on a l’impression que c’est un meeting pour les européennes".

Pour Christophe, un agriculteur de la Confédération Paysanne, des grands débats il y en a eu suffisemment. "On, sort de six mois d'Etats Généraux de l'agriculture où on a eu droit à un grand foutage de gueule, donc apparement c'est une habitude pour monsieur Macron" argumente-t-il, "il fait des grands débats de tout, et ne tiens compte de rien".
 


Et de revenir sur ce qui est la principale revendication aujourd’hui, le référendum d’initiative citoyenne, avec une manifesation "d'envergure nationale, pour faire des effets de masse". 

Après un pique-nique sur le parking du stade de foot de Rennes, le Roazhon Park,  les manifestants vont converger en début d’après-midi vers le centre-ville. Un important dispositif policier a été mis en place, et de nombreux commerces ont paré leurs devantures de palissades de bois
 

A Brest, une oéparation organisée contre les banques a été annulée faute de manifestants, rapporte le Télégramme (article payant), alors qu'une manifestation est prévue dans l'après-midi.
 
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