Depuis de nombreuses années, et aujourd'hui sous l'égide de l'ONU, le 8 mars est la journée internationale des femmes. Pour cette journée sur le thème des innovations et du digital par les Nations Unies, près d'une soixantaine d'associations appellent à une "grève féministe" et à la manifestation.
Chaque année, de nombreux pays célèbrent la Journée internationale des droits des femmes. Cette journée vise à célébrer les victoires et les acquis en matière de droits des femmes tout en mettant en avant les revendications visant à améliorer la situation des femmes.
Au-delà du rendez-vous institutionnel, près d'une soixantaine d'associations et de syndicats, dont le Planning Familial, Osez le féminisme, la CGT, la FSU, et des partis politiques tels que EELV et la France Insoumise, ont appelé ces deniers jours à "la grève féministe".
Et de fait, ce mercredi 8 mars, plusieurs dizaines de milliers de manifestants et manifestantes défilent dans les rues avec, sur les banderoles, des slogans sur le droit à l'avortement, l'égalité salariale, mais aussi le soutien des femmes iraniennes.
Pour les femmes, une convergence des revendications
Une "grève féministe" qui, pour les organisateurs, résonne par rapport à la réforme des retraites.
Pour les manifestant.es, le projet de réforme des retraites met en lumière, une fois de plus, les disparités de traitement entre hommes et femmes dans le monde du travail.
Selon Rachel Silvera, maîtresse de conférence en économie et spécialiste des inégalités de genre sur le marché du travail, les femmes sont pénalisées par cette loi.
D’après une étude d’impact jointe au projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificatif, les femmes nées en 1972 verront leur âge moyen de départ augmenter de neuf mois en moyenne contre cinq pour les hommes de la même génération.
Mais ce sont les femmes nées à partir de 1980 qui seront le plus touchées. Les concernant, l’âge de départ à la retraite sera de huit mois supplémentaires contre quatre pour les hommes.
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En Bretagne, des différences salariales moins marquées que dans d’autres régions
Les inégalités salariales persistent, mais varient sensiblement selon les régions en France.
Les indicateurs régionaux mis à disposition par l’Insee montrent que ces inégalités de salaires atteignent par exemple 18 % dans le Grand Est contre 12 % en Corse.
Comme partout en France, les femmes ont, en Bretagne, un salaire médian inférieur à celui des hommes. Tous secteurs et qualifications confondus, il est de 10,5 euros pour un homme et de 9,2 euros pour une femme.
Néanmoins la Bretagne se situe à la 3e place la plus égalitaire, puisque les femmes salariées y gagnent 15,3 % de moins que leurs homologues masculins.
Le 8 mars, origine d’une date
La légende a longtemps daté « le premier 8 mars » en 1857, jour de grandes manifestations des couturières, à New York.
Mais vers la fin des années 70, l’historienne Françoise Picq dément cette idée largement répandue, en relevant notamment l’absence totale de cet évènement dans la presse en 1857.
Françoise Picq insiste d’ailleurs sur l’origine politique plus que militante de cette journée internationale.
Il s’agissait, selon l’historienne d’un mouvement syndical des femmes prolétaires, qui rejetait, entre autres, les féministes de la bourgeoisie.
En 1910, à Copenhague, lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes, la journaliste et militante allemande Clara Zetkin appelle « toutes les femmes socialistes de tous pays » à se réunir chaque année à la même date pour défendre ensemble leurs droits.
La journée des droits de la femme est officialisée par les Nations Unies en 1977.
En France, elle arrive plus tardivement, en 1982, sous l’impulsion d’Yvette Roudy, ministre déléguée aux droits des femmes.
Chaque 8 mars, un nouveau thème de débat
Chaque année, l’ONU fixe un thème pour la journée internationale des femmes. Cette année, les débats porteront principalement autour des « innovations et technologies pour l’égalité des sexes, pour un monde digital inclusif ».
Qui relèvent une autre disparité flagrante : l’accès à internet. Selon les données de l’ONU, d’ici 2050, 75% des emplois seront liés aux domaines scientifiques et technologiques.
Or, pour l’instant, les femmes n’occupent que 22% des postes en intelligence artificielle. Il est aussi question de protéger les droits des femmes dans les espaces numériques et de lutter contre les violences sexistes en ligne.
Par Léa Wolber