ENVIRONNEMENT. Des problèmes techniques mettent à l'arrêt la plus vieille usine d’incinération de France

Lancé en avril 2022, le chantier de restructuration de l’incinérateur de déchets de Villejean à Rennes, se poursuit. Mais les travaux concernant les chaudières sont suspendus depuis plusieurs mois, en raison de "difficultés techniques". Une partie de l'usine ne fonctionne pas. Aucune date de reprise du chantier n’est fixée.

Le chantier de rénovation de l’incinérateur de déchets de Villejean a démarré en avril 2022 et s'est arrêté fin mars 2023. Rennes Métropole en a fait l'annonce ce 22 septembre. "Aucune date de reprise de cette partie du chantier n’a encore été fixée", indique le communiqué, qui explique aussi qu'il "est donc encore trop tôt pour se prononcer sur la durée du report de livraison de l’équipement".

Un équipement qui date de 1968, c'est le plus vieux de France

L'unité de valorisation énergétique de Rennes a été créée en 1968 pour traiter les déchets du territoire et permettre de chauffer les quartiers de Villejean et Beauregard. C'est le plus vieil établissement de ce type en France.

Avant les travaux, il traitait chaque année, près de 144 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés provenant des communes de Rennes Métropole et des collectivités voisines. L’énergie produite est valorisée sous forme de vapeur servant à chauffer l’équivalent de 20 000 logements.

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Des travaux qui devaient durer 18 mois

Les travaux de restructuration ont démarré le 1er avril 2022, ils devaient être terminés fin décembre 2023. Il s'agit de renouveller tous les équipements de traitement des déchets, d'épuration des fumées et de production énergétique afin d'augmenter la production de chaleur et de diminuer son impact environnemental.

La future usine doit produire 40 % de chaleur et 120 % d'électricité en plus, pour la même quantité de déchets traités. "Ce chantier en fera l'une des plus modernes d'Europe" indiquait Rennes Métropole au printemps 2022. Sauf que le chantier est donc à l'arrêt depuis le printemps dernier. Le chantier a été attribué à un consortium franco-italien emmené par Ruths, avec  Fisia Italimpianti, Paumier Architectes et le Rennais Legendre. Les travaux devaient durer 18 mois, avec une reprise du fonctionnement à plein régime de l’équipement prévu fin 2023. Pour un coût total d'environ 140 millions d’euros. 

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Des échanges entre les experts italiens et français 

Des experts italiens et français sont mobilisés pour que le chantier puisse reprendre, indique Rennes Métropole. Les échanges portent sur l'interprétation de la directive Européenne sur les équipements sous pression.

En attendant, le détournement des déchets vers d’autres centres de traitement se poursuit. Ils continueront de transiter par les sites de la Barre-Thomas à Rennes et de Bourgbarré avant de rejoindre les unités de traitement agréées situées en Bretagne, Pays de la Loire et Normandie. Environ 80 % des déchets sont incinérés et 20 % enfouis. En temps normal, ce chiffre ne dépasse pas les 3 % à Rennes Métropole.

Une visite de l'usine devait être organisée début octobre avec le comité de suivi de l'incinérateur de Villejean, mais elle a été reportée, selon Marie-Pascale Deleume, administratrice d'Eau et Rivières de Bretagne et membre de ce comité. L'association attend des informations complémentaires.

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