Le Rennais Vincent Grison mène une expédition scientifique et pédagogique sur la côte Est du Groenland. Depuis deux semaines, il arpente les glaces sur son bateau spécialement conçu et se familiarise avec cet environnement très vivant.
Vincent a pris le chemin de l'Est du Groenland pour une expédition pédagogique et scientifique, une première pour lui. Parti fin avril de Rennes, il a rallié sa destination finale avec des moyens de locomotion doux : vélo, voilier. Depuis deux semaines, le voilà sur place, en totale autonomie, dans une zone inhabitée. Lorsque l'on prend contact avec lui, on entend le clapotis de l'eau, pas un chat à l'horizon. Les seules personnes qu'il a croisées ? Des chasseurs groenlandais d'un village à 150 kilomètres au nord, très étonnés de le trouver là avec son espèce "de sous-marin jaune."
Montrer la glace
Son objectif c'était de montrer la glace. A des écoliers déjà. C'est chose faite. Il a pu partager son expérience sans difficultés, avec une quarantaine de classes. "Cela fait plaisir, j'ai eu beaucoup de questions sur les animaux" sourit-il.
Les animaux, cela aurait été une grosse surprise pour lui, surtout la présence nombreuse des ours polaires. "J'en ai vu 10 en deux semaines", explique-t-il. Il ne s'y attendait pas vraiment. Prudent, il met en place une clôture autour de lui qui déclenche une alarme. "Il faut faire du bruit, pour se signaler."
La présence de l'homme se fait parfois sentir, avec des déchets plastiques brassés par les courants.
Pas toujours simple de conjuguer avec les éléments. Avec son embarcation, il peut à la fois se poser sur des surfaces dures, ou flotter. Il progresse, doucement. "Il y a beaucoup de glace qui flotte, c'est compliqué", relève-t-il. "Selon le type de glace, elle va flotter ou dériver d'une manière différente, se transformer. Cela créé des paysages mouvants." Il ajoute : "Je m'étais fait une idée de ce à quoi ça ressemblait, je pensais à une grande immensité mais c'est en fait très morcelé."
Si je me pose à un endroit sur la glace pour dormir, le lendemain je peux me retrouver à 5 kilomètres de là où je me suis couchée car elle s'est cassée pendant la nuit.
Il a aussi fait beaucoup d'images de son environnement, avec un drone, à destination de l'université de Rennes 2 avec laquelle il travaille. Elles permettront d'établir une cartographie.
Vincent sera de retour à Rennes le 1er août. Il savoure sa dernière semaine même s'il se retrouve un peu bloqué par le mauvais temps. Vendredi soir au plus tard, le voilier doit venir le chercher. "Je ne suis pas forcément impatient, il reste beaucoup de choses à découvrir, chaque jour a son lot de surprises. Cela ne cesse de m'émerveiller. En même temps ça fait deux mois que je suis parti et forcément mes proches me manquent un peu."
En rentrant, il continuera de faire vivre son aventure. Deux expositions photos sont prévues ainsi que d'autres rencontres avec le public scolaire. Un documentaire est aussi en préparation.