FOOTBALL. L'extension du centre d'entraînement du Stade rennais dans le viseur d'associations environnementales

L'association "La Nature en Ville" a demandé ce mardi 29 août à la juge des référés du tribunal administratif de Rennes, de suspendre en urgence le permis de construire délivré par la ville de Rennes au Stade Rennais, en vue d''étendre son centre d'entraînement à La Piverdière.

C'est un dossier qui divise depuis ses débuts. Les travaux d'agrandissement ont commencé cet été, mais l'association rennaise La Nature en Ville entend faire "annuler" le permis, qui a autorisé la construction de trois bâtiments, l'aménagement des espaces extérieurs, la démolition des bâtiments existants et le démontage des chapiteaux existants sur la parcelle d'extension du centre de la Prévalaye. En attendant l'examen au fond de la requête par une formation collégiale de trois juges, l'association a saisi la juge des référés pour faire "suspendre" provisoirement l'autorisation d'urbanisme.

Selon elle, l'étude d'impact environnementale est insuffisante, dans la mesure où le projet est situé à côté de la Vilaine et du bassin de déversement des eaux. Or, il n'a pas bénéficié d'une "autorisation loi sur l'eau", a fait remarquer Maitre Marie Friteau, l'avocate de l'association, avant de préciser qu'un "recours au fond" avait précisément été introduit sur ce point.

Un écosystème bouleversé sans compensation

L'association s'inquiète aussi de la zone humide et des jardins collectifs qui jouxtent le projet et qui renferment une diversité bio naturelle et un écosystème riche. Le projet prévoit par ailleurs de supprimer une soixantaine d'arbres. Plusieurs espèces protégées ont été répertoriées sur le site, et notamment "le grand capricorne", "des chauves-souris", "des oiseaux" et "des amphibiens", alors même que le projet n'a pas obtenu de dérogation au principe d'interdiction de destruction de ces espèces protégées. "Elles vont être bouleversées par la destruction des arbres de grande ampleur sans qu'aucune "mesure de compensation" n'ait été prise à ce stade" déplore l'avocate de "La Nature en Ville".

Ces espèces vont être bouleversées par la destruction des arbres de grande ampleur sans qu'aucune mesure de compensation n'ait été prise à ce stade.

Maître Marie Friteau

avocate de "La Nature en Ville"

La ville se défend

Mais selon Me Vincent Nadan, l'avocat de la ville de Rennes, "ce n'est pas le rôle de l'autorité d'urbanisme de statuer sur cela". De plus, "l'étude d'impact doit être appréciée avec l'ensemble des mesures d'évitement, réduction et compensation ". De plus, 488 arbres seront replantés, a fait savoir l'avocat.

Un projet "dans les normes" selon le Stade Rennais

Les avocats du Stade Rennais ont pour leur part rappelé que "leur client a souhaité mettre en place des mesures telles que des dispositifs de récupération des eaux en vue de leur réutilisation sur les terrains. Une étude a aussi été conduite pour analyser la qualité des eaux de drainage sous les terrains en herbe et ses résultats seront rendus publics".

On est dans un projet qui répond aux normes environnementales applicables au moment du dépôt de la demande et à une certaine sobriété. D'autant que le projet initialement prévu sur vingt hectares a été réduit à quinze hectares par souci de sobriété.

Me Jean-Franck Châtel.

Avocat du Stade Rennais

 La décision du tribunal est attendue en fin de semaine prochaine.

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