Les propriétaires de bars et de restaurants du centre historique de Rennes s'y sont préparés : au 1er janvier 2020, la ville a décidé d'interdire les terrasses chauffées. Suivront les barnums et les bâches dans deux ans.
Cette nouvelle réglementation, élaborée au sein d'une "charte terrasse", vise à mettre en valeur le patrimoine historique bâti des quartiers et à réduire l'impact écologique des chauffages extérieurs. Les fumeurs devront donc affronter le froid en hiver, dehors.
Suivront les barnums en plastique, jugés disgracieux et sans aucune homogénéité d'apparence, à l'échéance 2022.
Une mesure "acceptée" par les clients
Beaucoup d'établissements ont déjà franchi le pas et pour les consommateurs attablés en extérieur en ce mois de décembre, la décision semble être bien acceptée.
Plus loin, une femme sollicite juste un plaid pour se protéger du froid."Ça ne m'empêchera pas de venir boire des coups en terrasse. C'est vrai que le chauffage dehors, ce n'est pas très écologique" nous dit un jeune homme.
Des établissements plus partagés
Moins enthousiaste, Jérémy, patron de restaurant : "J'ai déjà supprimé le chauffage sur ma terrasse, les clients sont moins nombreux. L'hiver, je vais sûrement être obligé de la réduire. J'embaucherai moins et j'aurai sans doute une baisse de chiffre d'affaires.""On vend de la bière bio, alors les terrasses chauffées, ça n'est pas très compatible avec tout les efforts à faire pour le respect de l'environnement. Les gens vont s'habituer." lance Gwen, un barman optimiste.
©France3 Bretagne
Changement de mobilier extérieur
Au delà de l'impact écologique, la municipalité veut aussi préserver l'identité du centre-ville et son attractivité et permettre aux touristes de mieux admirer les façades des immeubles anciens, souvent masqués par des terrasses envahissantes et d'aspects disparates. Un enjeu de qualité urbaine.
Pour se faire, les commerçants sont mis à contribution. Ils sont invités à choisir un nouveau mobilier et des accessoires urbains (stores, pares-vent, parasols, tables et chaises, couleurs prédéfinies) conformes à un cahier des charges. Celui-ci détaille aussi les emplacements des terrasses pour faciliter les cheminements piétons. Une nouvelle organisation qui va modifier à terme l'aspect de la place Sainte-Anne, de la place Saint-Germain ou les abords de la gare de Rennes.