Glyphosate. "Les lobbies sont passés par là". Une manifestation pour dire "non" à la réintroduction du pesticide

Ce 13 octobre 2023, le Conseil européen doit se prononcer sur un éventuel prolongement de l’autorisation d’utilisation du glyphosate pour dix années. C'est le pesticide le plus utilisé au monde. Il y a quelques années, la France s’était prononcée pour son interdiction en 2021. Pour rafraichir la mémoire du Président de la République sur cette promesse et l’inviter à voter contre, une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés à Rennes.

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C’est une carte qui fait froid dans le dos. La carte du Collectif de soutien aux victimes de pesticides recense les malades suivis par l’association. Des paysans, des salariés du monde agricole ou des riverains qui ont développé des pathologies à cause des pesticides. Leucémie, maladie de Parkinson, cancer de la gorge, de la prostate…

Ce 13 octobre 2023,  l’Union européenne doit décider d’une possible nouvelle autorisation du glyphosate pour 10 ans. Les membres du collectif de soutien aux victimes des pesticides sont descendus dans la rue pour dire leur opposition à ce projet.

"Avant la France était pour arrêter l’utilisation du glyphosate. Maintenant elle est pour continuer. Que s’est-il passé ?, questionne Henri Busnel. Les lobbys sont passés par là", affirme-t-il.

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Une vie écrabouillée par les pesticides. Témoignage d'un malade ©V. Chopin, E. Berthe, G. Hamon /FTV

Une molécule classée cancérogène

La molécule du glyphosate a été découverte en 1950. Très vite, les scientifiques découvrent ses pouvoirs d’herbicide. Le Roundup est lancé en 1974. Mais quelques années plus tard, en 2011, l’ANSES classe le glyphosate comme perturbateur endocrinien possible. En 2013, le Centre international de recherche sur le cancer le considère cancérogène possible.

LIRE : Glyphosate. "Quand je pense à tous mes collègues agriculteurs qui ont Parkinson ou un cancer, ça fait froid dans le dos"

Le collectif suit environ 150 dossiers de malades dans l’Ouest de la France. La moitié souffre de maladies de Parkinson, une maladie neurodégénérative pour laquelle le lien avec l’usage des pesticides est avéré.

On sait qu’il y a danger mais on fait comme s’il n’y en avait pas. On oublie qu’il y a des malades, on oublie que l’eau est polluée et que notre environnement se dégrade

Henri Busnel

Collectif de soutien aux victimes de pesticides de l'Ouest

"On sait bien que le glyphosate pose des problèmes, mais on fait du pur en même temps" regrette Henri Busnel, membre du Collectif. On sait qu’il y a danger mais on fait comme s’il n’y en avait pas. On oublie qu’il y a des malades, on oublie que l’eau est polluée et que notre environnement se dégrade, que les maladies neurodégénératives sont en train d’exploser."

Un retour en arrière ? 

En 2016, lors de la dernière autorisation de mise sur le marché du glyphosate, plusieurs pays, dont la France, s’étaient opposés à une autorisation pour 15 ans. La commission avait alors proposé une AMM de 9 ans.

Les associations demandent l’application du principe de précaution. "On souhaite que l’on applique ce principe. Même en cas de doute scientifique, même s’il n’y a pas d’alternative, ce principe de précaution, c’est la loi ! "

L’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg ont déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient au maintien du glyphosate sur le marché. Pour que le produit soit autorisé, il lui faudra obtenir une majorité qualifiée, c’est-à-dire, l’accord de 15 états sur 27.

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