Le plan de développement France 2030 se met au service de la filière bois. L'État soutient la modernisation du secteur et en Ille-et-Vilaine, la scierie Rahuel de Combourg en profite. Près de 2 millions d'euros sont investis pour produire plus et mieux dans cette entreprise centenaire, un des leaders européens du bardage en châtaignier, bois local durable et résistant.
5000 mètres cubes de bois sont sciés chaque année chez Rahuelbois pour un chiffre d’affaires de 3,6 M€, mais l'entreprise basée à Combourg, en Ille-et-Vilaine, veut doubler les volumes et tripler son chiffre d’affaires d'ici à 2027. Des objectifs portés grâce aux subventions et aux avances remboursables de France 2030, plan d’investissement de 54 milliards d’euros s’inscrivant dans la lignée du plan France Relance, qui doit permettre de rattraper le retard de la France dans certains secteurs historiques. Il vise aussi la création de nouvelles filières industrielles et technologiques.
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Grâce à une enveloppe d'1,8 M€ pour acheter de nouvelles machines, le travail est plus rapide et aussi plus précis. Il devient alors rentable de valoriser en planche de terrasse ou de bardage des morceaux qui seraient auparavant allés faire du bois de chauffage. "Cela concerne les plus petits diamètres, mais aussi les bois un peu plus noueux, qu'on va pouvoir valoriser grâce à l'aboutage qui permet d'enlever les défauts qui ne passeront pas sur du bardage ou de la terrasse et on les recolle entre eux ensuite pour faire de grandes longueurs. Ainsi, on transforme des bois de second choix en produits finis", explique Thomas Rahuel, co-gérant de Rahuelbois.
"On transforme des bois de second choix en produits finis"
Moins de déchets pour optimiser la ressource et réduire les importations, c’est améliorer le bilan carbone. 450 000 ha de forêt en Bretagne mais seulement 20% du bois de construction est local. L’association Fibois Bretagne coordonne la filière et fait aussi la promotion du matériau bois. Les feuillus, + de 70% des arbres dans notre région, peuvent aider à décarboner le secteur du bâtiment : "Du chêne, du châtaignier, ça peut être également du frêne, ou ça peut être d'autres essences encore, qui peuvent facilement trouver leur application dans des éléments d'aménagement, en cloisons, en étagères, en mobilier et là, il faut qu'on accompagne justement toute la filière, de la ressource jusqu'au marché, pour pouvoir, par l'exemple, prouver que c'est possible", précise Olivier Ferron, délégué Général de Fibois Bretagne.
Entreprises plus écoresponsables
France 2030 réclame aussi aux entreprises d’être plus vertueuses. Chez Rahuelbois, les déchets de bois, par exemple, remplaceront bientôt le gaz pour sécher les planches. Et des réflexions émergent pour aller plus loin : "Quand il va falloir démonter le produit pour plein de raisons, que ce soit de la modernisation, que ce soit un changement lié à la vétusté du produit, il faut pouvoir l'enlever sans le casser, sans en faire un déchet qui devrait être brûlé, c'est à dire l'enlever facilement pour pouvoir le réemployer demain", conclut Joakim Rahuel, co-gérant de l'entreprise.
Le bois reste une ressource à développer en Bretagne, que ce soit pour la construction, l’énergie ou encore l’emballage.
(avec Eric Pinault et Vincent Bars)
