Même si elle se redresse depuis deux semaines, la fréquentation des bus et métro reste faible par rapport à la même période l'année dernière: en juin, près de deux fois moins d'usagers qu'en juin 2019, et en juillet, 25% de moins qu'en juillet 2019.
Les transports en commun sont-ils redoutés?
A Rennes en juin, les usagers des bus et du métro étaient toujours 43% de moins qu'en juin 2019, selon la société Kéolis qui exploite le réseau de transport à Rennes. Et en juillet, un quart des usagers manquait à l'appel, par rapport à juillet 2019.
La peur du virus dissuade certains usagers
Au début de la pandémie, en mars 2020, la fréquentation des bus et métro rennais était tombée à 10% de ce qu'elle est habituellement. Mais nous étions, pour la plupart, confinés. Après le 11 mai, la Bretagne s'est déconfinée progressivement. Ses habitants ne sont néanmoins pas tous enclins à reprendre leurs habitudes pour se déplacer.
C'est le cas de Gisèle et Denise, qui prenaient le métro, ce jeudi 30 juillet, pour la première fois depuis 5 mois. Les deux amies rennaises portent fièrement leurs preque 80 années, mais le Covid 19 a restreint leurs envies de visites. "Je ne vais plus voir ma soeur à Chartres-de-Bretagne, en autocar. Et à Rennes, je me déplace à pied, ou alors mes enfants m'emmènent en voiture", confirme Gisèle.
Les fidèles et les moins fidèles
Contrairement aux usagers occasionnels, les habitants de l'agglomération rennaise qui empruntaient quotidiennement les transports en commun avant la pandémie ont, pour la plupart, repris progressivement leurs habitudes de transport depuis le déconfinement. L'obligation du port du masque et la désinfection des bus et rames de métro les rassurent. Mais du côté des "occasionnels", ceux qui utilisent leur voiture certains jours, se déplacer en transport en commun semble moins évident depuis la pandémie.
Report partiel sur le vélo
Une partie de cette dernière catégorie d'usagers pourraient bien s'être reportée sur le vélo. La société Kéolis, qui gère également le parc de vélos mis à disposition par la Métropole, constate une hausse de la demande de 3 à 5 % en juillet 2020 par rapport à juillet 2019. Pas de quoi néanmoins compenser la baisse des recettes du gestionnaire du réseau de transport.
Recettes en baisse, avec des plus et des moins
Le groupe Kéolis, délégataire du transport public dans 80 agglomérations en France, parmi lesquelles Vitré, Morlaix, Quimper, Saint-Malo et Rennes, subit des pertes depuis le mois de juin, lorsque les transports se sont remis fonctionner à 100% de leurs capacités. D'après Laurent Sénigout, directeur général de Kéolis Rennes, ces pertes sont en partie compensées par les économies réalisées en mars, avril et mai, lorsque le réseau fonctionnait au ralenti. "Economie de gasoil, conducteurs de bus au chômage partiel, tout cela a permis aussi des économies", reconnait le transporteur.
Incertitudes sur la rentrée
Des plus et des moins qui sont actuellement évalués par Kéolis et la métropole de Rennes, dans le cadre d'une négociation qui doit établir l'ampleur de la compensation financière que la communauté devra consentir auprès du groupe privé, détenu à 70% par la SNCF.
Et l'année 2020 comporte encore d'autres incertitudes: rentrée des étudiants échelonnée, salons et foire annulés, télétravail maintenu ou non. La fréquentation des transports risque de fluctuer encore dans les prochains mois.