C'est un problème récurrent à Rennes, mais cet été encore des dizaines de sans-papiers vont devoir dormir dehors faute d'hébergement. Face a cette situation très préoccupante, la mairie a ouvert deux gymnases. Mais pour les associations, qui s'inquiètent, l'État ne remplit pas ses obligations.
Kriti, Nertila et leur fils de 3 ans, vivent depuis quelques jours dans une tente installée dans un gymnase rennais. Ils sont arrivés d'Albanie en 2014 et n'ont connu depuis que des hébergements précaires. Le nombre de demandes d'asile explose à Rennes. La préfecture a enregistré une hausse de 29,1% au premier semestre 2019 par rapport à 2018. Alors les associations et la mairie se démènent pour trouver des hébergements d'urgence. Des tentes prêtées par la Croix Rouge sont installées dans un gymnase de la ville, afin d'offrir un peu d'intimité aux familles. Depuis le 2 juillet, 80 personnes dont 55 enfants, vivent là. Des Géorgiens, des Kosovars, des Tchetchènes ou des Angolais.
Deux gymnases ouverts par la ville de Rennes
Ces familles, déboutées ou en attente d'une réponse à leur demande d'asile, devraient être logées par l'État, ce qui n'est pas le cas, selon les associations. Deux gymnases ont donc été ouverts cette semaine dans la ville, mais essentiellement à destination des familles. Pour les personnes seules, il n'y pas d'hébergement proposé. A Rennes, la majorité de ces migrants, 37%, sont des Albanais ou des Géorgiens, des populations, qui dans 9 cas sur 10 seront déboutées du droit d'asile.
500 personnes hébergées par la ville
La Préfecture, qui n'a pas voulu répondre à une demande d'interview, explique dans les colonnes de nos confrères de Ouest-France, que les migrants trouvent à Rennes un environnement favorable grace aux associations et à l'aide des collectivités. Ce que réfute la ville, qui explique s'occuper de près de cinq cents personnes au total, dans ces deux gymnases, dans des hôtels ou au camping des Gayeulles. Une situation de plus en plus tendue, qui pourrait nécessiter l'ouverture d'un 3e gymnase, en attendant de trouver des solutions plus pérennes.