C’est le monument le plus photographié de Rennes. L’un des tout premiers gratte-ciels d’habitation en France. Bâties entre 1968 et 1970, les tours jumelles des Horizons culminent à 96 et 99,5 mètres dans le ciel de Rennes. Elles sont signées Georges Maillols.
A la fin des années 60, Rennes est en pleine métamorphose.
La capitale bretonne se rêve en métropole moderne, riche et industrielle. C’est dans ce contexte de croissance joyeuse que le quartier insalubre de la rue de Brest est rasé. Un terrain de jeu immense pour les bâtisseurs de l’époque. Georges Maillols en sera en grande partie l’urbaniste.Volontairement, je ne m’intègre pas au centre ancien, il vaut mieux trancher et marquer l’époque
480 logements sur 30 étages.
C’est dans cet esprit qu’il conçoit les Horizons. L’architecte se serait inspiré des tours jumelles de Marina City en forme d’épi de maïs bâties à Chicago entre 1959 et 1964. « Il en admire l’expression sculpturale et sensuelle du béton ».
Georges Maillols choisit les courbes, les arabesques.
À une époque où ses confrères du mouvement moderne travaillent plutôt un style raide et rectiligne.Il avait des idées tellement originales, tellement surprenantes. » raconte Yves Laouenan.
Alors responsable du bureau d’études de la Rennaise de préfabrication, l’ingénieur était convoqué chaque lundi matin pour trouver des solutions techniques aux questions de l’architecte.
720 fenêtres en forme de téléviseurs géants offrent ainsi des cadrages inédits sur la ville.
Tous les appartements avec vue – uniquement des 2 pièces - bénéficient d’une lumière maximum. L’immeuble semble onduler. Avec ses lignes incurvées de toute part. Une originalité plastique et technique qui n’a pas pris une ride, 50 ans plus tard. L’audace de la construction suscite l’intérêt des élus politiques de l’époque qui y voient un étendard de la modernité à Rennes.Les Horizons demeurent aujourd’hui le témoin de la transformation de la cité bretonne. Visible de très loin, le plus haut gratte-ciel de Bretagne marque l’entrée de la ville et conclut le paysage du quartier de Bourg l’Evêque où Georges Maillols a bâti de nombreux immeubles d’habitation. Tous singuliers. (Trimaran, Caravelle, Cristales, Belvédère…)